Oeuvres complètes. Tome III. Correspondance 1660-1661
(1890)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 231]
| |
No 834.
| |
[pagina 232]
| |
pour veoir la cerimonieGa naar voetnoot12) des obseques du duc d'OrleansGa naar voetnoot13), c'est a dire la chapelle ardente, l'Eglise tendue de deuil, et la cour de Parlement, chambres des comptes, et princes du sangGa naar voetnoot14) assemblez, pour entendre le Requiem. Je passe les autres particularitez. du lieu ou regardoyent leur Excellences l'on chassa tout le monde et pourtant je ne scay comment Mademoiselle Mouchon avec une autre creature qu'elle appelloit sa cousineGa naar voetnoot15) et qui luy ceda beaucoup en beautè, y estoyent restees, et parce qu'on les voyoit assez bien parees on ne les appella que madame. Elle entretint continuellement Monsieur van Beuningen et la cousine d'autre costè Mademoiselle de GentGa naar voetnoot16). moy voyant quelle ne me connoissoit plus je ne fis aussi semblant de rien, et la laissay jouir du plaisir qu'elle avoit a estre prise pour quelque chose. Je ne voy J. van VlaerdingenGa naar voetnoot17) que parfois chez les ambassadeurs ou il va disner assez souuent om het vrije kossieGa naar voetnoot18) car c'est la son mot. au reste il passe le temps le matin a monter a cheval dans une academie, l'apresdinee a jouer ou a veoir la comedie, et quelque fois des belles filles. mais de cecy gardez vous de n'en rien dire. Il a estè quelque temps senza denari, et van der HoevenGa naar voetnoot19) chez les ambassadeurs luy en fait incessament la guerre, Jantie dats voor jouw, dit il, soo je me een gouwe louis kunt laeten sienGa naar voetnoot20), en tirant une piece de 30 sous de sa poche. Il a entretenu quelque temps un carosse de louage; apres il acheta un cheval pour aller par les rues, lequel je ne scay a quelle condition il donna a son maistre de danse. maintenant je croy qu'il se sert de porteurs de chaise quand il en a affaire, comme moy. au reste il est tousjours plaisant et de bonne humeur, et ne sera jamais autre. Je fus dernierement veoir le BlondGa naar voetnoot21) qui est celuy qui a les tailles douces de Callot, mais comme il est moitiè fou il m'entretint contre mon grè plus d'une heure et demie de ses avantures et de l'histoire de quelques desseins d'Italie qu'il nous monstra. Et enfin comme je demanday a veoir les choses de Callot il me dit qu'il estoit trop tard a ce soir pour les chercher. I'y dois bientost | |
[pagina 233]
| |
retourner pour auoir un certain livre nouueau des bastiments du PautreGa naar voetnoot22) pour le frere de Moggershil. mais je voy bien qu'il est fort cher de sorte que je ne scay si je feray rien pour vous. Monsieur Menage me mena il y a quelques jours dans la bibliotheque de Monseigneur le Cardinal, ou l'on avoit estalè une grande quantitè des plus beaux tableaux d'Italie, que l'on croit que Son Excellence acheptera tousGa naar voetnoot23). Je vous souhaitay la pour veoir un si bel amas de choses exquises, de TitienGa naar voetnoot24), Paulo Veronese, Michel Ange, &c. car jamais je ne vis rien d'approchant. Entre autres il y avoit l'originalGa naar voetnoot25) du Marquis del GuastoGa naar voetnoot26) et sa femme, dont vous avez copiè la copie. Dites a Monsieur Bisschop qu'il laisse la de vliegende PlatluijsGa naar voetnoot27) et qu'il viene a Paris pour faire des deseigns apres ces pieces. I'ay veu le commencement de la foire St. Germain que l'on ouurit hier, et me resoudrois bientost a cet heure au retour; mais il faut a ce que je voy, attendre quels ordres mon Pere me donnera. Vale. I'ay escrit deux lettresGa naar voetnoot28) au frere en Espagne et en ay receu autantGa naar voetnoot29) de luy. Ie serois fort marry s'il n'eust pas receu les mienes. |
|