No 231.
[Constantyn Huygens, frère] à Christiaan Huygens.
12 août 1655.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 229.
A la Haye, le 12 d'Aoust 1655.
Mon frere
J'en ay receu une de vous il y a huict jours, et hier il m'en vint une du Frere Louis. Je ne puis m'estonner assez pourquoy en courant toutes les maisons des Seigneurs vous n'avez pas daigné d'une seule visite l'hostel de Mouchon et la dameGa naar voetnoot1) laquelle y fait sa demeure ordinaire. Si tant est qu'elle se treuve encore en vie et son mesnage sur pied, c'est bien une grande mesprise à vous autres de n'y avoir pas pris vostre logement plus tost que chez MonglasGa naar voetnoot2) ou lon ne manque jamais nombre de Flamands et de noblesse Allemande, la ou chez l'autre vous eussiez eu le voysinage le plus joly du monde, maer 't kuycken wil altoos wijser wesen als 't eij. Au moins en ma consideration ayez s'il vous plaist la curiosité de scavoir, quand ce ne seroit que du Sieur Tassin qui connoit bien Ma dite Demoiselle, ce qu'elle est devenue depuis trois quatre ans que je n'en ay point ouy parler. Mon voyage de Brabant a esté parfaitement divertissant, et lon nous a fait grand acceuil par tout comme sans doubte Mon Pere qui est si satisfait de la Reine de Suede qu'il a de la peine a s'en taire, vous aura desja mandé. Chez Mademoiselle de LorraineGa naar voetnoot3) surtout nous avons esté tresbien receus. La princesse sa filleGa naar voetnoot4), est devenue fort grande, elle a beaucoup d'esprit et je n'ay guere veu de filles mieux
eslevées qu'elle. A Anvers j'estois pour faire la plus jolie fortune du monde s'il ne nous eust fallu partir le lendemain. Une dame Angloise m'ayant appellée à elle dans une Eglise ou nous nous pourmenions par hasard et commancant d'abord a me parler d'amour quoy qu'en des termes ambigues. C'estoit une femme de condition et fort jolie. Je ne l'avois veue qu'une seule fois dans une maison ou nous entendions musique sans pourtant m'y attacher aucunement. Le conte n'est pas assez important pour en faire le recit au long. Phlip m'a defendu de vous mander des nouvelles, disant qu'il avoit tout escrit.
Les Pensionnaires RixenGa naar voetnoot5) et MoonsGa naar voetnoot6) de Purmerend et de Rotterdam sont