Oeuvres complètes. Tome III. Correspondance 1660-1661
(1890)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 823.
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patible avec celuy de mes pendules. toutefois je voudrois bien aussi sçavoir ce qui vous en semble lors que le vent n'est que mediocrement fort, car encore que quelquefois parmy une tempeste l'on fut contraint de laisser reposer les horologes, ils pouroyent pourtant servir utilement le reste du temps. car en quelque lieu que l'on recommence a les faire aller on scaura par leur moyen apres quelque temps combien de degrez le navire aura avancè vers l'Est ou Ouest a compter du dit lieu, comme vous pouuez comprendre facilement. S'il y estoit arrivè quelque inconvenient a l'horologe qu'apporte Monsieur de MerodeGa naar voetnoot2), ayez soin je vous prie de le redresser en tant que pourrez, ou bien d'instruire un peu l'horologer qui y sera employè. Cette invention avec celle du Systeme de Saturne et quelques autres m'ont assez fait connoistre icy, ou il y a quantitè de gens de toute condition qui sont curieux de belles choses, de sorte que je ne manque pas de visites à rendre et a recevoir. Chez Monsieur de Montmor il y a assemblee tous les mardis, ou l'on trouue tousjours 20 ou 30 illustres ensemble parmy lesquels il y a des maistres de Requestes et quelques cordons bleusGa naar voetnoot3). Je ne manque jamais d'y aller, et mesme depuis que j'en suis, l'on y comparoit, a ce qu'on dit, plus reglement. J'ay aussi estè quelques fois chez Monsieur RohautGa naar voetnoot4) qui explique la philosophie de Monsieur Des Cartes, et fait des belles experiences, et la dessus des beaux raisonnements. la derniere fois il y eust parmy grand nombre d'auditeurs aussi quelques damesGa naar voetnoot5) qui estudient cette Philosophie, lesquelles me prierent de venir a leur conference qu'elles tiennent tous les samedis. Je croy que ce sera quelque chose de bien plaisant que ce Senatulus, lequel je verray demain. Je veux bien gager qu'en toute l'Espagne vous ne scauriez trouuer rien de tel, quoy que les femmes y ont tout autant d'esprit qu'icy. Je me souuiens, a propos de cecy, de ce que nostre Jesuite Espagnol el Signor FresnedaGa naar voetnoot6), que j'ay rencontrè a BruxellesGa naar voetnoot7), a voulu que je vous fisse scavoir de sa part. Il vous exhorte secundum suam sapientiam de vous donner garde du vin et des femmes de son paîs. Il ne tiendra qu'a vous d'en profiter. le dit Fresneda est a present le Confesseur du | |
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marquis de CaracenaGa naar voetnoot8). et Monsieur d'AlamontGa naar voetnoot9) le chanoine, Evesque de Ruremonde. Nos Ambassadeurs Extraordinaires qui ont estè plus d'un mois en cette ville, n'ont pas encore fait leur entrée, et l'on parle diversement de la cause de ce retardement. l'on tient pourtant que la cerimonie se fera lundy prochain. Hier je fus veoir Madame de GentGa naar voetnoot10) ou je trouuay aussi Mademoiselle TailleferGa naar voetnoot11), qui autrement n'est plus logée la dedans, mais à la Rue St. Martin chez une dame de la connoissance de Madame de FlavacourtGa naar voetnoot12), jusques a ce que cellecy soit revenue de la campagne. Je luy lûs l'endroit de vostre lettre qui la concerne, dont elle se mit a rire, et nous dit quelle estoit la commission que Madame sa mereGa naar voetnoot13) vous avoit donnée. Pour ce qui est de l'effect de ses charmes, je n'ay pas encore ouy parler ny de morts ny de blessez. les galands qui frequentent en l'hostel d'Hollande sont la plus part ceux qui ont autrefois passè chez nous, comme Monsieur de la ChastreGa naar voetnoot14), le Comte de RoyeGa naar voetnoot15) &c. Monsieur van Beuningen est le galand domestique, et assez assidu, n'ayant encore guere d'autres connoissances. Vale. Lepidus consulGa naar voetnoot16) vous escrira bientost. Il est encore empeschè a sa sollicitation.
A Monsieur Monsieur Hugens de Zulichem, aupres de Messieurs les Ambassadeurs des Provinces Unies du Pais bas A Madrid. fl. 2. |
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