Oeuvres complètes. Tome IV. Correspondance 1662-1663
(1891)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 441]
| |
No 1172.
| |
[pagina 442]
| |
presque jamais, quoy quelle soit fort jolie pour l'esprit et le corps, outre son bien qui peut monter a environ 80 mille Livres, il la voijoit souuent pendant que j'estois a Paris et on en parloit alors mais depuis cela a cessé, tant ij a, nous n'en scavons rien et il peut avoir repris quelque commerce secret avec elle. Si c'est tout de bon, il ne trouuera guerre de difficulté aupres de la donzelle elle le voit de fort bon oeil, et parle volontiers de luy c'est ce que je scay par experience, car je la vois plus souuent que luy, nij moij ni qui que ce soit qui la cognoissent ne balanceroient guerre sur le choix d'elle ou de Sant R.Ga naar voetnoot4) mais il est singulier en ses amours. Jl n y a pas longtemps qu il a esté revoir sa dulcinee de RotterdamGa naar voetnoot6) dont nous n'avons aussi rien sceu que quelque temps apres par hasard. puis il retourne chez Beaumont le SecretaireGa naar voetnoot7), et journellement chez BelletieGa naar voetnoot8). voila comme il agit. Mais je vous ay parlé d'Amarante de Delft (on ne la cognoit presque pas autrement ad distinctionem de celle de la Haije, car touttes les bonnes villes en ont une a present) et je commence a doutter si vous la cognoissez ou non. Sachez donc qu'elle s'appelle Amarante van Vredenburg soeur Uterine de feue sa Maistresse Madeleentie van AdrichemGa naar voetnoot9) aupres de qui elle demeure. Je m'estonne de ce qu'il en fait un si grand mistere comme vous dittes. ou ce devroit estre encore quelque autre dont nous ne nous sommes du tout point aperceus. A l'autreGa naar voetnoot10) le vent et la maree contraires joints a cette fievre qui le tient si hors de propos en un temps où il sen pourroit passer mieux qu'en aucun autre, semble ne rallentir que peu son arsee si vehemente qu il a tesmoignee depuis quelque temps dont tout le monde ne parle pas moins que du pretendu BlaeuwtieGa naar voetnoot11) qu on veut a toutte force qu'il ait receu. Elle est fatale a ces galants cette redoutable ZelandoiseGa naar voetnoot12) car BartelottiGa naar voetnoot13), l'antagoniste du nostre se porte plus mal que nostre | |
[pagina 443]
| |
frere et court danger de n'en point eschaper a ce que m'a dit Monsieur Hasselaer son tuteur, mesme il crache du sang auec une fieure continue. Que fait on? que faittes vous. La machine RouanesqueGa naar voetnoot14) sera elle bien tost en estat. Je n'entens plus rien des carosses a trois roües. |
|