Je m'estonne, que ce bon duc de RoanesGa naar voetnoot11) ait estè si longtemps sans vous rendre la visite. il me venoit veoir 3 et 4 fois la sepmaine quand j'estois à Paris. Pour ce qui est de la proposition qu'il fait que je demandasse a Amsterdam le mesme privilege qu'ils ont là pour les carosses, je croy premierement qu'on n'y trouueroit pas son conte comme a Paris, parce que les ruës y sont assez nettes et aisees; et que le magistrat ne permettroit pas aussi ce tracas par la ville, ayant a peine concedè a la fin aux particuliers d'avoir des carossesGa naar voetnoot12). Et quand il n'y auroit aucun obstacle, ce seroit une belle affaire pour moy de m'embarasser dans un parti comme cettui là, et d'avoir le divertissement de quelques proces. Il faut estre fort avide d'argent et estimer peu le temps, pour entreprendre des choses de cette nature.
Je suis bien aise du dessein qu'a fait Monsieur Thevenot, mais pourquoy choisit il plustost l'hyver que l'estè pour se mettre en voyage!
....ce jeune hommeGa naar voetnoot13) dont vous me parlez, c'est Monsieur Thevenot neveu du conseiller au Parlement, mais qui a vendu sa charge, comme je scay. Il m'a fait de si grande amitiè pendant que j'estois à ParisGa naar voetnoot14) que j'auray de la peine de m'acquitter de ce que je luy doibs. Je sçavois bien qu'il estoit en voyage et c'est pour quoy je ne vous ay jusqu'icy proposè de le visiter, mais quand il sera de retour alors il faudroit que vous fussiez luy donner une visite, vous le trouuerez fort bienGa naar voetnoot15).
Je voy que les affaires del Signor Padre avancent encore fort peu, ce qui apparemment le chagrine et rend de mauvaise humeur, et d'autant plus que du commencement tout sembloit aller a souhait. Je suis bien aise que Chieze le va retrouver dans peu, car il me semble qu'il regrette sa compagnie il y a long temps. Adieu. |
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voetnoot2)
- Sur Jan van Genderen, fils, administrateur de Zuylichem, voir la Lettre No. 920, note 7.
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voetnoot3)
- Gysbert Jansz. Verzijl; voir la Lettre No. 828, note 1.
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voetnoot4)
- Hofwijk, près de Voorburg, dans les environs de la Haye, était la maison de campagne de Constantyn Huygens, père; celui-ci avait acheté le terrain, d'une supersicie de six arpents, par parties successives, pour environ 9500 florins.
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voetnoot7)
- Constantia le Leu de Wilhem (voir la Lettre No. 196, note 10) et Aegidia le Leu de Wilhem, qui mourut le 1 mai 1690.
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voetnoot9)
- Probablement il s'agit de
Gaston Jean Baptiste, due de Roquelaure, fils d'Antoine, Baron de Roquelaure; il naquit en 1627 et mourut le 10 mars 1688; il devint lieutenant-général en 1646 et était poète populaire facétieux.
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voetnoot10)
- C'étaient des vers souvent assez scabreux, imprimés sur le recto d'une feuille de papier, quelquefois ornée de quelque mauvaise figure sur bois, et que l'on distribuait à bas prix.
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voetnoot11)
- Sur Arthur Goussier, duc de Roanes, voir la Lettre No. 837, note 1.
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voetnoot12)
- Il était défendu à Amsterdam, sous peine de cent florins d'amende, de se promener en carrosse; on faisait senlement exception dans des cas tout particuliers. C'est ainsi que Constantyn Huygens, père, obtint en 1669 l'autorisation pour deux jours; et que le professeur en médecine Nicolaas Tulp, étant bourgmestre d'Amsterdam, avait la permission de tenir un carrosse, qu'il faisait stationner dans le souterrain de sa belle maison du Keizersgracht, près du Westermarkt.
Ce ne fut qu'en 1735 que la permission devint générale, moyennant un impôt sur les voitures.
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voetnoot13)
- Jean de Thevenot, neveu de Melchisedec Thevenot, naquit à Paris le 6 juin 1633 et mourut à Miana en Arménie le 28 novembre 1667. Il eut, comme son oncle, de très-bonne heure le goût des voyages. Dès 1651 il parcourut l'Europe: après son retour, il partit en 1655 pour l'Egypte; on le retrouve à Paris en 1662, mais en 1664 il partit de nouveau pour l'Asie. Il était fort érudit dans les langues orientales, les mathématiques et la géographie.
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voetnoot14)
- En 1655 ou de 1660 à 1661. La dernière période est la plus probable, parce que, en 1655, Lodewijk Huygens se trouvait, lui aussi, à Paris: mais, dans ce cas, il faut que Jean Thevenot, soit rentré à Paris plus tôt qu'en 1662.
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voetnoot15)
- Tout cet alinéa avait été biffé par Huygens, comme n'étant plus de saison quand la lettre fut expédiée (voir la Lettre No. 1038); cependant, il nous a été possible de le déchiffrer pour la plus grande partie.
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