Oeuvres complètes. Tome III. Correspondance 1660-1661
(1890)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 863.
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mes de fort mediocre entretien et non pas du tout si spirituelles ny si animees comme en France: mais peut estre le monde y estoit autrement fait lors que vous y fustes, et il y a de l'apparence qu'apres le restablissement de la cour, l'on y verra revenir quelque sorte de politesse. Je puis dire au reste que j'ay eu a faire auec de fort honnestes gens, la pluspart des quels avoyent voyagè en France et ailleurs, qui m'ont traitè, regalè, et defrayè par tout fort noblement. A ceux qui ne scavoient que leur langue du pais, je la parlois aussi fort hardiment, et me faisois assez bien entendre. Mon maistre estoit Mistris Mary la fille du logis que tenoit le Prince Maurice a la quelle tous les soirs apres souper je rendois visite en sa chambre avec Messieurs Coenen Monsieur ChaiseGa naar voetnoot4) et quelques autres. Van VlietGa naar voetnoot5) m'avoit promis de me mener chez vostre Mistris BriggitGa naar voetnoot6), mais il fut longtemps sans pouuoir sortir de sa chambre, a cause de sa jambe qui s'estoit reouuerte, et peu apres je partis, de sorte que je n'ay pas vu cette belle; de la quelle pourtant il m'a racontè qu'a present elle estoit tout a fait dans la devotion, apres qu'un certain mariage avec un doctor en Theologie luy avoit manquè, et qu'elle fuyoit toute conversation et galanterie. Mademoiselle Catharina Smits n'estoit pas de cette humeur là, que j'allois veoir assez souventGa naar voetnoot7) et beaucoup d'honnestes gens avec moy comme Messieurs de Montpouillan, La LecqGa naar voetnoot8) et autres. Elle avoit appris a chanter des bons maistres qui sont là, et en avoit profitè beaucoup. Au reste personne ne scavoit ce qu'elle y estoit venu faire, ny ce qu'elle pretendoit. Ceux de la nouuelle academie de Physique, qui s'assemble a Greshams College m'ont fait veoir quantitè de belles experiences touchant le vuide, les quelles ils ne font pas avec le vif argent dans des petits tuyaux, mais en tirant par le moyen d'une certaine pompe tout l'air hors d'un grand vase de verre, ou ils mettent auparavant dedans l'un animal ou l'autre et diverses autres choses. Je vous monstreray le livreGa naar voetnoot9) qu'un d'euxGa naar voetnoot10) en a fait imprimer. A la priere de ces Messieurs j'avois | |
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fait venirGa naar voetnoot11) mes verres de ma grande lunette, les quels ils ont veu par experience qu'ils estoient beaucoup meilleurs que les leurs, et m'ont sceu beaucoup de grè de ce que je leur ay appris le secret d'en faire. Le Duc de York et Madame la DuchesseGa naar voetnoot12) venoient aussi quelques fois observer Saturne et la Lune, le lieu d'ou nous regardames estant le jardin derriere Whithall. Le Roy n'y a jamais estè, ce qui n'est pas estrange toutefois, car il avoit bien d'autres choses en teste pendant tout ce temps là. Je n'ay point receu d'autre faveur de Sa Majestè si non qu'il me dit, J am very glad to see you, lors qu'a Winsor je luy fis la reverence. Je ne vous dis rien des ceremonies et magnificences que j'ay vues, mais vous en reserve l'histoire jusqu'à vostre entrevue. Adieu. |
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