No 840.
[Constantyn Huygens, frère] à Christiaan Huygens.
17 février 1661.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 837.
A la Haye le 17. Febrier 1661.
Vostre derniere de l'11e. escrite du stile dont usoyent jadis ceux de Lacedemon, m'a esté rendue, et j'ay eu soin de celle que m'auez envoyée pour Heinsius qui me fut voir hier. Je vous remercie beaucoup des deux Tailledouces que m'auez acheptées, et vous prie de me les envoyer par le prochain ordinaire dans une lettre que pour cet effect vous pourrez faire de la plus grande sorte qu'il se peut. Pour les plys que les Tailledouces recevront je ne m'en mets nullement en peine et scay assez d'expedients pour les en oster tout a fait, c'est pourquoy je vous prie de ne point manquer en cecy. Je m'estonne comme vous ne dites rien du nouveau Comete, dont tout le monde s'emancipe à dire tout ce qui luy vient en fantasie, en attendant le jugement que vous en ferez, quelques uns mesmes ne luy voulant pas accorder le rang parmy les Cometes de marque, et disants que c'est le vieil qui parust il y a quelques ans, d'autres que c'est l'estoile nouvelle qui parust l'an 1572. d'autres et les plus foux de touts, que c'est un satellite de Venus vers ou Vossius me sembla pancher l'autre jour m'estant venu voir icy; tellement que vous ferez bien d'y mettre le haut là le plustost qu'il se pourra. Le Frere Louis nous mande par ses dernieres que jusques à ce temps là il n'auoit encore rien reçeu de vousGa naar voetnoot1) dont il se plaint fort, voyez par quelle voye vous faites adresser vos lettres. Il parle à mon Pere de reuenir vers le mois d'Avril en cas qu'il le trouve bon n'y ayant point encore d'apparence que l'Ambassade revienne de quatre ou cinq mois et peut estre pas de tout l'esté; il auroit bien envie de reuenir par l'Angleterre, pour y voir couronner le
RoyGa naar voetnoot2) et aller faire la reverence a Mistris PriceGa naar voetnoot3) mais mon Pere tesmoigne qu'il desire de le faire revenir par le chemin le plus court, sans pourtant s'hasarder sur mer. Il mande encore qu'il a esté voir l'Escurial, et qu'entre plusjeurs autres choses rares il y a trouvé une pierre d'aymant qui ne pese que 5. ℔. et en attire 25. de fer, et dit qu'en ayant frotté un cousteau, plusjeurs jours apres il en pouvoit lever deux paires de ciseaux et une clef tout ensemble, qui vrayement est chose estrange. je voudrois qu'il y eust adjousté si la pierre estoit armée de fer ou point dont il ne fait aucune mention. Le Prince Maurice