Oeuvres complètes. Tome IV. Correspondance 1662-1663
(1891)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1079.
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qui luy conseillent de prendre un tel parti? Si je ne scavois assez que de vostre propre mouuement vous tacherez de l'en detourner, je mettrois icy ce que vous luy pouriez dire de ma part. Maintenant je vous la recommande et a Don SebastianGa naar voetnoot2). Si vous estes partiGa naar voetnoot3) bons amis d'avec le Sieur du PortailGa naar voetnoot4) c'est tousjours beaucoup. J'avois peur que ce qu'il a entrepris, pour decouvrir le secret de la lunette, ne luy seroit pas facilement pardonnè par il Signor Padre. Je n'ay sceu cet horrible forfait que par ce que luy mesme m'en escritGa naar voetnoot5), et l'apologie qu'il m'en fait est tresplaisante, ou il raconte de mot a mot ce que Don Sebastian luy a dit, lors qu'il institua son action criminelle (par ordre del Signor Padre comme je croy) et ce qu'il y respondit, croiant d'abord de traiter la chose en raillerie, mais qu'a la fin il avoit estè contraint de luy dire serieusement ‘Qu'il jugeoit fort mal de luy et de ses actions, et qu'en cela il ne connoissoit ny sa candeur et probitè, ni les lumieres qu'il avoit en ces matieres là &c. Qu'il eust fait prendre plustost la lunette qui avoit tousjours traisnè soubs un lict, si sa curiositè eust estè si violente, avant que d'en venir au point que Monsieur Chieze luy vouloit imputer qui estoit de l'avoir fait prendre par son valet a dessein et a cachettes. Ainsi, adjouste t'il, nous en demeurasmes la assez sechement et de crainte que Monsieur vostre pere ne prit la moindre impression a mon desavantage, je luy escrivis, comme l'affaire s'estoit passée &c. En suite de cette naïve defense il me propose et promet cent choses, le tout pour m'adoucir a ce que je voy, ce qui me fait croire qu'on luy a persuadè que je serois extremement indignè de son attentat. Je voudrois bien veoir ce qu'il dit avoir escrit a mon Pere. Je vous remercie de la description de UkranieGa naar voetnoot6) que le beau frereGa naar voetnoot7) m'a fait tenir. Je voudrois bien scavoir si le Consul ZueriusGa naar voetnoot8) est desia a Rouen pour y demeurer; ou s'il n'y est pas, s'il ne pouroit pas m'indiquer quelqu'un là a qui je puisse adresser une horologe a pendule que je dois envoier pour Monsieur Bouillaut. Si je puis recouvrir les livres, que Monsieur Petit m'a demandèGa naar voetnoot9) et pour les quels j'ay escrit à Amsterdam, je les y joindray. | |
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J'escrisGa naar voetnoot10) a mon Pere la nouuelle que je receus hier de la demolition entiere de l'ouvrage des BrederodiensGa naar voetnoot11). Le Sieur MansartGa naar voetnoot12) est malade et sans esperance a ce qu'on dit, d'en pouvoir eschapper. Mais d'ailleurs j'ay apris une meschante nouuelle, a scavoir qu'il auroit cassè le lais de ses deux metairies a Dongen qu'il nous avoit donnè pour le conferer a Monsieur WottonGa naar voetnoot13). Je le tiens de ma tante DewilmGa naar voetnoot14) et elle de Monsieur d'ArmainvillersGa naar voetnoot15). S'il est vray nous voila Patres Veteris TestamentiGa naar voetnoot16), mais je ne veux pas encore le croire. Il est dans sa maison au bois, et personne avec luy qu'une servante, qui parle par la fenestre a ceux qui vienent demander de ses nouvelles. Outre cela il ne veut pas que personne l'approche que VerstratenGa naar voetnoot17) le medecin. Je ne me suis encore jamais informè de vous ce que fait le Sieur d'Offenberg ou le Comte de MarlotGa naar voetnoot18) comme là il se fait appeller. dites moy si vous l'avez veu, et en quel estat. je luy suis obligè de quelques civilitez qu'il me fit estant a Paris. N'oubliez jamais je vous prie de faire mes baisemains a Monsieur Chapelain, cette bonne ame; il me semble que je le voij avec son petit just'au corps comme vous le descriuez. |
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