Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2201.
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aux Estampes qui sont pour vous et les ay cachetees, et de mesme par celles qui sont pour le frere de S. AnnelantGa naar voetnoot3), laissant a la Coste le soin de les empaqueter comme il trouveroit a propos. La raison pourquoy vous ne trouvez point a ce microscope de Defflines par ou y adjouter une lentille convexe, c'est que la petite boule estant de la grosseur qu'elle est, on a assez de clartè en approchant seulement le microscope de la chandelle; et alors on oste ce petit tambour qui modere la lumiere. Mais peut estre vous estes encore pour les tres petites boulettesGa naar voetnoot4), et alors il vous faudroit cette autre forme que je pense vous avoir dessinée cydevant. J'avois priè bien fort le Sr. Defflines de me procurer quelque morceau de cristal ou talc d'Islande, par ce qu'il me dit qu'un de ses amis negotioit en cette isle de tout le souffre qui s'y receuilloit. Quand vous le verrez n'oubliez pas je vous prie de l'en faire souvenir. J'ay trouvè moyen de tailler et de polir ce cristalGa naar voetnoot5) ce qu'on croioit impossible, et cela me sert fort a ce que j'en ay a faire. Je suis aussi apres a faire quelque nouvelle tentative pour le parfait poli du verre que nostre petite vefve le Bas tient fort secrette. Je ne scay pourquoy vous avez choisi la longueur de vostre pendule plustost de 4 pieds que de 3, car vostre eguille des secondes n'en marquera pas une a chaque saut, ce que font celles de nos horologes, qui ont des pendules a secondes. Nos observateur[s] preferent aussi les grandes vibrations aux petites, pour la justesse, mais il y faut plus de contrepoids. Pour ce qui est de la triplication du poids du balancier dans vostre montre, je n'en doute point qu'elle n'en aille beaucoup mieux. mais estant si pesans ils courent risque de s'arrester pendant les nuits d'hyver. Ce Mr. Guichard est fort connu icy, et a estè longtemps en prison, accusè d'avoir voulu empoisonner Baptiste par le moyen du tabac en poudre, par ce qu'il luy envioit ce grand revenu de ses opera, qu'il auroit bien voulu partager ou avoir tout seul. Il en a fait a sa mode, mais c'estoit peu de chose a ce qu'on m'a dit, et encore n'a t'il pu obtenir la libertè de les faire representer a cause du privilege de l'autre. Il trouveroit mieux son compte a mon avis, s'il vous faisoit jouer les belles Opera de BaptisteGa naar voetnoot6), et peut estre le fera t'il, mais elles diminueront grandement en beauté. J'ay veu ces jours passez de tres beaux tableaux et de beaux desseins Italiens chez un Mr. Quenel. Parmy les tableaux il y en a un petit de CorregeGa naar voetnoot7) d'une Marie Jesus St. Catherine et St. Jean, qui est admirable et tres bien conservè. Et un autre de TitienGa naar voetnoot8) d'un Christ couronnè d'epines qui | |
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regarde un coquin qui luy dit des injures de toute sa force, ou il y a une expression de majesté qui est incomparable. Il va se defaire de tous ses tableaux pour mille louis d'or. Et il voudroit bien aussi traiter des desseins, dont il dit en avoir pour 8 mille ℔, mais vous ne voudriez jamais vous en fier a d'autres que vous que je crois. J'en ay veu de tres beaux de RaphaelGa naar voetnoot9) Jule RomainGa naar voetnoot10) et autres des premiers maistres. N'avez vous point eu des nouvelles de vos portraits de van Dyck?Ga naar voetnoot11) Je n'ay encore demandè qu'a Mr. de Carcavy qui peut estre ce marquis de Chateau Briant, mais il ne le connoit point quoy qu'il connoisse fort toute la famille du Prince de Marsillac, comme ayant demeuré longtems chez Mr. de LiancourtGa naar voetnoot12) son Beau pere. |
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