Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2184.
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temGa naar voetnoot4) et Monsieur Dorp, croijant que cest le Cousijn que vous avez veu A ParisGa naar voetnoot5) ce n'est pas luij mais le second Fils de Monsieur de MaesdamGa naar voetnoot6), qui est Capitaine de Cavalerie. c'est un grand bonheur et je m'en resjoui autant pour le Pere que pour luij, que ce conte en est eschappé comme cela. au commencement on le croijoit si dangereusement Blessé qu'il n'en pourait guerir et cettoit justement le moijen de ruiner sa bonne Fortune pour toutte sa vie. vous avez sceu je pense que leur querelle ariva le soir; sans connoistre l'un l'autre Dorp qui avoit beu avoit dit voijant passer ce Jeune Conte quelque Parolles Choquantes, sans scavoir, qui il estoit, qu'apres l'avoir Blessé. ce qui ne le mit pas peu en peine, comme vous pouvez croire. il est heureux d'en estre quitte a si bon Marché. tant plus je songe a l'autre Dorp touchant vos Pistoles, tant plus je m'estonne de l'efronterie qu'il a eu, de Partir sans vous dire mot. je tascheraij d'en donner connaissance a Juffrouw IdaGa naar voetnoot7) sans que l'ainéeGa naar voetnoot8) en scache rien car je ne doutte point ou Elle s'enporteroit furieusement contre ce Neveu. comme cela arive assé souvent, sur des Affaires de peu d'inportence. ces deux Cousines ont passé environ trois sempaine chez Madame Tromp, a une Maison de Campagne qu'elle a prosche D'Alckmaer. Elles sont de retour depuis peu, et se louent fort de leur Agreable Voijage. nous sommes Parti de Clingendael depuis dix ou douze jours a cause des certains Enfens Malades chez le Paijsant, de Rougoles et les nostres n'aijant eu encore ces sortte de Maladies, il me sembloit le plus seur que de les sauver si long temps qu'il seroit Possible, et de les mesner a la Haije. astheur que cest Allarme est Passé, j'espere que nous ij retournerons. je voudrois que la grande Chaleur qu'il fait presentement fust un peu Passée, autrement je m'ij plais beaucoup. si vous voijiez combien nostre Petit Bois est Florissant vous en seriez satisfait, les Arbres croisent extremement touttes en General. Monsieur et Madame de Nijenrode qui sont icij depuis huit jours disent de mesme de leur Plantage. je pensse que ce Batisment, et tout ce | |
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qui en depend leur coutte furieusement. cette CousineGa naar voetnoot9) est Belle comme un Ange. la Marie MagdeleineGa naar voetnoot10) n'en approsche pas je vous en asseure, sa soeur a un Teint comme du satin Blanc, et l'autre, l'a fort Jaunatre. a ce que je voy Elle fait estat de demeurer encore quelque temps chez mon Pere. je croij qu'il admire plus ces belle qualitez que tous ses Galans ensemble. avant hijer ils dinerent icij tous ensemble et hijer les Amis de Nijenrode nous traiterent fort proprement dans leur Logement. nous ettions nous promener vers le soir a Zorgvliet. il ij fait bien beau, on ij travaille presentement a une certaine Grotte vis a vis derriere la Maison, en dessendant de cette Grotte on fait une Cascade, enfin on ij fait a ssé de despensses cela ne Paroit pas a L'avenant. mon Marij est fort aise d'entendre que ses Balots de Livres sont arivées. justement Monsieur van leeuwen, nous en avoit demendé des nouvelles. on luij a fait scavoir aussi, ce que vous m'en aviez mendé. c'est Ambassadeur se portte mieux presentement qu'il n'a fait encore pendant son sejour en Angleterre, il s'est casi plaint continuellement tantost de la Gravelle ou de la Goutte; et d'autres incommoditez. mais il nous mende qu'il se sert d'une autre Boisson au lieu du Thée, mais accommode a la mesme fasson de quelque Melange D'herbes et qu'il s'en trouve fort bien; au reste ses quatre Filles qu'il a emmenné avec luij, Elles se louent extremement de leur voijage, je crois que leur grand souhait seroit d'ij pouvoir rester pour le moins un An ou deux, mais ce n'est pas la l'intention de Monsieur leur Pere. il voudroit bien revenir au Mois D'Octobre, comme estoit son dessein avant que de Partir, mais J'aij de la peine a croire, que celá se fera car l'on ne parle pas encore d'un successeur, pour envoijer en sa Place, toutte fois s'il n'est de retour vers ce temps là, il negligeroit ses Affaires Particulieres. par ce qu'alors le Changement du Magistrat se fait a Leijden. Madame Brasser est revenue D'Amsterdam grasse et Grosse, et de bon humeur comme tousjours, Elle me demende tousjours de vos nouvelles, et me prie de vous faire ses Baisemains. Madame de Buat m'a fait scavoir hijer que son Beau Frere de SlingelantGa naar voetnoot11), estoit Mort a Hederhoven: voila NichieGa naar voetnoot12) sans Pere, mais la Perte n'est pas grande. il a ette fort peu de temps Malade. je vaij voir Madame de Buat aujourdhuij, et luij demenderaij, pour quand Elle fait estat de Partir pour Paris. je croij qu'elle a fort souhaitte de voir Mourir son beau PereGa naar voetnoot13), aussi a il etté dangereusement Malade. mais il se portte assé bien presentement. on souhaitte trop la Mort de c'est homme, ces Gens ne meurent pas comme celá. Adieu mon cher Frere, je me souhaitte aupres de vous, ou vous icij. pourquoij ne feriez vous pas bien tost une Promenade en Hollande? mais je ne songois pas au dessein que | |
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vous sembliez avoir d'aller voijager d'un autre costeGa naar voetnoot14). si vous avez la mesme envie J'espere que vous ferez le voijage avec toutte sortte de satifsaction. toutte nostre Famille se portte bien presentement. ma Mere et mon Marij vous saluent tres humblement. Adieu mon Frere Adieu. |
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