Oeuvres complètes. Tome III. Correspondance 1660-1661
(1890)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 808.
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Le reste de jeusnes gens de vostre connoissance ne se dispose pas à subir le joug tant que je puis voir, et se contente de mener les belles à la comedie, et de leur donner le bon soir. Qui plus est on dit que Mademoiselle de NieuveenGa naar voetnoot6) est à present sans galands, Monsieur de Buat.Ga naar voetnoot7) partant, ou bien estant party pour la France, le pauvre CapelleGa naar voetnoot8) estant en la mer mediterranée ou dans la Candie et s'efforcant d'estendre les limites de la Chrestienté, et LangueracGa naar voetnoot9) ne faisant pas fort l'empressé à ce que lon dit, tellement qu'il faudra qu'elle songe à trouuer quelqu'autre dupe. dans le partage des biens de Monsieur CatsGa naar voetnoot10) Sorgvliet est demeuré à Madame de ScornisseGa naar voetnoot11), avec la charge de ne le pouvoir aliener, ce qui ne s'estend pourtant que jusques aux enfants de ses filles exclusiuè. Mademoiselle de Nieuwveen me dit l'autre jour qu'elle regrettoit infiniment l'absence de son amy me priant de luy faire ses recommandations gelijck ick ben doende mits desenGa naar voetnoot12). Vous aurez desja entendu parler des affaires de mistris Hide et comme le duc de Yorck a pris la peine de s'accoupler charnellement avec elle, implevitque uterum generoso semine, dont au bout de neuf mois est sorty un joly petit duc. Estant en travail d'enfant, elle a declaré que l'enfant estoit au duc de Yorck, et de plus qu'elle estoit sa femme et qu'il y auoit mariage legitime entre eux deux, et lon dit qu'elle commencoit a avoir des grandes esperances pour estre reconnue pour telle. mais depuis on a sceu que tout cela ne sera rien, quelques uns disants qu'il est venu des diuerses personnes qui confessent d'auoir jouy d'elle aussi bien que ce Prince, et d'autres disent qu'il n'y a que Barclay seul, et qu'on fera en sorte qu'il l'espousera, et que le Roy fera si bien pour luy, qu'il ne se desplaira pas dans son cocuage. Le petit Blondel, duquel vous m'avez donne la monstre de cristal en garde me vint trouver il y a quelques jours avec grand empressement, me demandant si vous ne m'aviez pas laissé sa monstre et comme je luy dis qu'ouy, et qu'il la pouvoit rauoir en me rapportant l'autre ou bien 60 livres au lieu dicelle, il me dit qu'il estoit bien marry de n'estre venu plus tost, mais qu c'auoit esté pour n'avoir pû avoir l'argent des promesses et que maintenant l'ayant receu il m'alloit de ce pas querir l'autre mon- | |
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stre et estant party la dessus il n'est pas revenu encore, y ayant plus de trois sepmaines qu'il me dit ces choses; en verité c'est un grand coquin, et en qui il ne fait pas bon se fier. Adieu, tout le monde vous salue, et il nous tarde fort de scavoir que soyez en terre ferme.
Le Frere mande de Paris qu'il s'est trouvé dans une assemblée chez Monsieur de MontmorGa naar voetnoot13), ou il y avoit plus de 30 beaux esprits ensemble, dans laquelle ne fut traité autre chose si non an punctum geometricum sit ens revera existens, ce que Monsieur des Argues que connoissez ayant soustenu par un long discours, il se suscita un adversaireGa naar voetnoot14) qui se mit a luy contredire avec une furie si grande qu'à touts coups il sembloit se mettre en posture de luy fauter au col. et autre chose ne se traita pour lors.
A Monsieur Monsieur Louis Huijgens de Zuijlichem. |
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