Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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fois une attaque de Fievre encore. on luij avoit ordonné un remede assé singullier a ce que je suis informé. c'est qu'il falloit luij frotter sur le Ventre, met olie van olijven en met salieGa naar voetnoot9). pour qu'el Accident je n'en scaij rien, mais il me semble qu'un semblable remede seroit capable de faire passer l'amour a ces plus Amoureux. mais parlons astheure plustost des Mariages qui ce sont faits, et qui ce feront. Dimanche passé Monsieur de Potshoeck et Mademoiselle Henriette de SommersdijckGa naar voetnoot10), se sont Mariez sans auccune Ceremonie a Rijswijck et revenant de la ils sont allé jouer chez Monsieur de Lira Ambassadeur D'Espagne, et ij souperent sans dire mot de ce qu'ils estoijent Mariez mais en se retirant de la le soir, la Demoiselle dit, qu'elle alloit se coucher avec Monsieur de Potshoeck. la Maison de BuseroijGa naar voetnoot11) qu'il avoit aschetté incontinent apres la Mort de son Pere est astheure plus belle, que iamais ettant orné de quantité de Baux Meubles tant de Madame de Vileers; que de la presente Dame de Potshoeck qui estoit magnifique dans sa chambre, comme une Princesse. Mardij, le Fils de Monsieur D'Aspre, s'est Marié avec la Demoiselle de HardenbroeckGa naar voetnoot12), que vous connoissez. ce Mariage aura besoing d'un grande Benediction. car toutte les qualitez acquises a un bon Mariage ne s'y trouvent pas. mais ce qui est le Pire, c'est que ce jeune Baron, tout jeune qu'il est, a la reputation d'estre desbauché autant qu'on le peut estre. et la Dame son espouse ou astheure sa Femme, a environ douse ou treise Années plus que luij c'est un Mariage fait extremement a la Haste, pour luij destourner d'une intrigue, ou engagement que ce Gentilhomme avoit sans le sceu de ses Parens, avec une Dame van der Nat, une veuve et une grande Putain. Madame d'Aspre est plus Amoureuse dit on de sa belle Fille que son Fils mesme. un Mariage qui se fera encore cest de la Fille du Receveur General d'Hollande PauwGa naar voetnoot13), avec un certain Monsieur de TriangelGa naar voetnoot14). de son nom, il est Aerssen, on luij a sceu faire avoir la charge de Resceveur de son beau Pere futur par la direction de Personnes de credit, qui s'ij ont voulu meller, avec grand empressement. car l'on ne songa a rien moins que de iamais voir ce Monsieur de Triangel resceveur D'Hollande, qui est une charge si inportante. qui se Marie ou non. le Feu ne se mest point parmi nostre Parentage, ils demeurent comme ils sont. die in de Houtstraet denck ick sullen soo oock met der Tijd uijtsterven sonder comparatie als die Famille te AntwerpenGa naar voetnoot15). | |
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mais jusques a present Elles sont touttes en une parfaitte santé. je ne scaij ce qu'il arivera encore de L'Assiduité de nostre Pauvre SlijdrechtGa naar voetnoot16) chez la Dame dans le WagestraetGa naar voetnoot17), ses Parens a luij, en sont furieusement en peine. J'ay rencontré avant hijer la ditte Dame, chez Mademoiselle D'Haucourt, si brillante et si Parée, comme si Elle avoit etté ajustée pour monter au Theatre. Elle avoit une Cimare, et une juppe de Taffetas couleur de citron, toutte chamarée avec des Dentelles d'argent du Haut jusques Embas, et une si grande profusion de ruban a sa Garnitures et des Piereries avec cela, qu'elle ressembloit bien plus a une commedienne qu'a une veuve de son Age. Elle me demenda de vos nouvelles et me dit que son dessein estoit de retourner a Paris vers le Printemps. NichieGa naar voetnoot18) est allé rendre une visite a sa Mere pour avoir de l'Argent, nous avons icij le divertissement de la Commedie Flamende depuis que la Duchesse de Jorc et de Mommouth et la Petitte Princesse de Jorc ont ette icijGa naar voetnoot19) sans cela Jan BatistGa naar voetnoot20) auroit eu de la Peine a obtenir permission, car nos Ministres crient plus haut contre la Commedie que contre les plus grans Peschez du Monde. la bande est assé bonne, il ij a deux ou trois bons Acteurs, outre Jan Batist et Trois Filles qu'il a fort bien aussij. on nous a fait esperer des Commediens Francois. le temps nous apprend ce qui en sera. J'aij oublie de vous parler du Mariage considerable de Treureman van der Does qui a sceu obtenir les bonne graces d'une Desmoiselle Popta D'Amsterdam autre fois. Elle estoit sur le point de se Marier avec Monsieur de More; l'on dit qu'elle est laidde autant qu'on le peut estre; mais qu'elle a de l'Esprit et un fort beau Trait de Visage, se sont trois Tonne D'or, qu'elle possedde pour le moins. de sortte que cette fortune est meilleure, pour ce Galant que de sa Dame Coquette, de la quelle il est delivré si heureusement depuis six Mois. me voila donc en repos, touchant le Thee, que J'avois addressé depuis si long temps a Madame CaronGa naar voetnoot21); c'est un bonheur, qu'il c'est si bien conservé, car vous | |
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dittes, qu'elle le trouve bon mais je vous prie de luij faire mes tres humble baisemains, et de la demender si Elle desire encore du Thée il ij en a de tout Fraischement arivé des Indes et qui est tres Exellent et a bien Meilleur Marché; sans doutte qu'on la pouroit envoijer astheur sans tant de fasson. nostre Cousijn Dorp est Partij avec Monsieur D'Odijck son Altesse l'aijant ordonné ainssij qu'il feroit ce voijage avec; non pas en qualité de Gentilhomme de L'Ambassade, mais comme Gentilhomme de son Altesse, luij aijant, en sortant de Page asseure de cette Place et il luij a donné aussij une Cornette d'une des Compagnies des Gardes. de sorte quil a tout le contentement imaginable; il vous apportera une Lestre de mon Pere je croij. et de moij aussijGa naar voetnoot22) qu'il m'a fort demendé; jespere que vous luij donnerez de l'addresse ou vous pourez. Adieu mon cher Frere toutte la Famille et tous vos bons Amis et Amies vous saluent tres humblement Madame Brasser est tousjours du nombre et le Cousijn de Leeuwen me l'a recommendé, une fois pour touttes il a transporté son Menage.
Monsieur Boreel qui est un des Ambassadeurs pour la France a etté dangereusement Malade, mais il a pris congé astheure des Estats et partira au premier jour. Monsieur D'Odyck prend son chemin par Gent.
A Monsieur Monsieur Huijgens de Zuijlichem demeurant A la Rue Vivienne A la Bibliotheque du Roy A Paris. |
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