Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 2131.
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qu'il ij fait bien beau presentement les Arbres ij croissent a merveille. mon Marij s'estonne du Changement dont vous parlez que vous avez trouvé a Versaille, et souhaitte tousjours d'ij pouvoir retourner un jour pour ij admirer avec vous, tous ces Embellifsemens et beaucoup d'autre belle Choses que je crains que je ne voiraij jamais. Le Cousijn de Leeuwen est revenu de son voijage en parfaitte santé et fort satisfait de tous les Honneurs qu'il ij a resceu. Le Roij luij a fait au mien, et je les Depart d'une fort belle bague d'un Diamant, qui ressemble fort au mien, et je les croij casij du mesme PoixGa naar voetnoot8). S'il en avoit pu apporter la Paix, sa joije et la nostre auroit ette plus grande. Il nous a demandé souvent de vos nouvelles, et m'a prié de vous faire ses baisemains et offres de ses tres humble services. Si vous trouvez le loisir mon Frere pour m'escrire, je vous prie de me dire en qu'el estat vous avez trouvé Madame de MonbasGa naar voetnoot9), Que vous disiez avoir dessein de donner une visite pandant vostre sejour a l'Ile, si vous luij avez parlé, je ne doutte point, ou elle vous aura demendé de nos nouvelles. Sans doutte vous aurez etté surpris de la Mort subite de nostre pauvre Tresorier NoortwijckGa naar voetnoot10), et je vous asseure que nous ne l'avons pas etté moins. Quoij que nous apprismes a nostre arivée a la Haije qu'il se trouvoit mal, et l'esprit un peu esgaré, comme il avoit eu ce mesme Malheur il ij a plus de douze ou quatorze Années, mais qui auroit penssé a une extravagance si horrible? La Femme dit on, s'en console assé bien, mais c'est une grande Folle; pour bien faire parler le monde et se faire mocquer. Elle a pris la peine de faire mettre des Armoiries devant la Porte, comme pour le plus grand Gentilhomme du Paijs ce qui fait bien rire les Passans. Je vous prie ditte moij comment vous vous trouvez accommodé de vostre GouvernanteGa naar voetnoot11), j'espere que vous n'aurez autre sujet que de vous en louer. Elle me demande de receptes de quelque petits ragouts, pour vous les pouvoir preparer, lors que cela vous pouroit estre agreable, mais je croij que je vous en aij envoijé cij devant. Si vous les avez encore gardé, vous les luij pourez communiquer. Je luij envoyé la recepte pour faire du CaiqGa naar voetnoot12) a la fasson d'Angleterre, ne scaschant pas si je vous l'avois donnée. Si vous en desiré quelque autre, vous n'avez qu'a parler. Je vous prie de demender par occasion a Madame CaronGa naar voetnoot13) si elle n'a pas encore resceu la Bouteille de Thée que j'ay envoyé a Monsieur de HertoochGa naar voetnoot14) celon l'ordre qu'elle m'avoit donnée a Rotterdam, pour luij estre addressée. je ne doutte point ou elle trouveroit le Thee fort | |
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bon tousjours est ce le Meilleur que j'aij pu rencontrer apres en avoir goutté plus de vingt sorttes, mais je croij qu'il ij auroit moijen d'en avoir du meilleur qui sera venu avec les vesseaux des Indes astheure, Si la Cousine en desire, encore je feraij mon Possible pour en trouver du plus Exellent. Je vous prie de luij faire mes tres humble Baisemains. Je suis fort curieuse comment vous aurez trouvé sa Fille ConstantiaGa naar voetnoot15) et si le Partij est si avantageux qu'elle a fait, comme on nous l'a dit. J'admire de ce que vous dittes de Mademoiselle Certain scaschez je vous prie si toutte cette magnificence luij vient d'un bon Mariage, ou par qu'elle autre invention. Adieu mon Cher Frere aijez la bonté de nous faire scavoir souvent de vos nouvelles, je ne pretens point de longues Lestres dittes moij seulement si vous vous porté bien. Mon Marij vous fait ses tres humble baisemains, il espere que vous aurez resceu la Lestre qu'il vous a escritte il y a quinze joursGa naar voetnoot16). Adieu. Adieu. |
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