Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2233.
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premiere Femme la soeurGa naar voetnoot3) de Madame de Schravemoer, Mourut aussi, apres n'avoir ette Malade que trois ou quatre jours. il laisse une laidde Femme mais tres rische, c'est une Demoiselle D'Amsterdam. a Propos D'Amsterdam je ne scaij si le Frere de Zeelhem vous a Escrit que Monsieur RijckersGa naar voetnoot4), leur PeetoompieGa naar voetnoot5) est Mort aussi et Mademoiselle Noortie Pergens. je croij que la seule Affliction que la BelleGa naar voetnoot6) en a c'est qu'elle se trouve astheur obbligée, d'avoir soing du Menage, et de tenir Compagnie, a son vieux Pere. autrement Elle avoit fait Estat, de Passer une Partie de L'hijver a la Haije. le Frere de Zeelhem qui l'a veue depuis peu m'a dit, qu'elle est devenue fort Grasse. je croij qu'avec le temps Elle ressemblera beaucoup a sa MereGa naar voetnoot7). Madame Brasser a Logée chez Elle, sa soeur IsabelleGa naar voetnoot8) qui est une brave grande Fille, Elle ressemble de Taille a la ditte Dame, mais le visage n'approssche en aucune fasson, a la beauté d'une de ses deux soeurs; sa soeur Bambeeck et toutte sa Famille sont Malade a Amsterdam les Fievres ij regnent bien plus, dit on, qu'en aucune de nos villes. et le nombre de Morts monte, toutte les sepmaines, jusques a quatre cent et plus. le temps commence a devenir plus beau, et il fait un peu plus Froid, que ci devant ce qui fera du bien aux Malades. Graces a Dieu que je vous puis dire que toutte nostre Famille se trouve encore en bonne Santé. Hijer au soir je trouvois mon Pere assé bien aussi, il ne se plaint plus tant de ce bourdonnement dans la Teste comme il á fait. s'il voulait croire ses Amis je croij qu'il se pouroit guerir entierement de cette incommodité, s'il vouloit prendre une Peruque un peu plus Ample; car asseurement, ce n'est que le Froid, qui luij cause ce mal. il n'y veut pas entendre encore mais j'espere, qu'avec le temps, il se laissera Persuader. la Cousine Sophie Dewilm a depuis quelque sepmaines une Fievre quarte, qui n'est pas des plus forttes pourtant mais, n'ettant pas accoutumée, a estre Malade, Elle se Plaint Extremement de ce qu'elle souffre, les deux autres sont d'une Prodigieuse Grosseur. un de nos Parens, d'une Taille tout contraire me vint voir hijer, qui est le Cousijn de Landtschaden HofGa naar voetnoot9). il est si Maigre que je ne connois pas son semblable, il me fist bien rire, en me racontant comme ils avoijent etté en Besoigne a Bredae, a Partager, le bien de leur Bonne TenteGa naar voetnoot10). je croij que vous scavez qu'elle est Mortte apres deux ou trois jours de Maladie. Elle est heureuse, et le bon Cousijn le resceveur aussi, car son humeur de vouloir Controller toutte choses luij demeuroit tousjours et estoit incompatible avec la Mere du resceveur. Elle est enterrée icij a la Haije. ce qui estonnoit le plus les | |
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Heritiers, c'est qu'on trouvoit un petit Billet, par lequ'el Elle les ordonnoit, de donner deux Mille Livres uijt haer gereede PenningenGa naar voetnoot11) aux Pauvres, c'estoit le seul Testament qu'elle avoit laissé. Elle laisse environ vingt Mille Livres en obbligations. J'aij etté resjouije de rescevoir vos Commissions ne souhaitant rien tant que de vous pouvoir rendre quelque service. J'aij aschetté une belle Piece de Toille, mais pas de tant de Prix, comme vous me disiez, Elle n'est que de 43 souls, l'aulne mais la Piece a 50 Aulnes de longueur, et je m'imagine que celá ne desplaira pas, á la Dame a qui vous avez dessein d'en faire Present, aussi jugerat on la Toille estre de Plus de Prix. les deux Fromages a Croutte Rouge sont Prettes aussi avec les Raisijns de Corinthe et un Petit Tonneau avec du Boekende meelGa naar voetnoot12). Mademoiselle DehertoockGa naar voetnoot13) qui est la soeur je croy de celle que vous avez connue, l'autre estant Mortte, m'a Promise, de bien recommender le Balot, que je luij envoijeraij, a son Frere qui a souvent occasion, d'envoijer des Marchandises, et des Hardes en France. J'espere que par cette Addresse, vos Provisions ne Tarderont pas a venir, comme L'Année Passee, celles que je vous envoijois avec celles de Monsieur de DijckveldtGa naar voetnoot14). je vous rens grace mon Frere de la bonté que vous avez de me souhaitter un jour a Paris. vous pouvez estre asseuré que je ne pourois avoir iamais une plus grande Joije. l'autre jour Madame VrijbergeGa naar voetnoot15) me parlá, avec tant de satisfaction de son Voijage, que celá m'ogmentoit encore l'envie que j'aij tousjours eu de voir la France. mais J'espere que nous nous parlerons premierement. Adieu mon cher Frere Adieu, conservez moij tousjour vostre souvenir, Madame Brasser m'a recommendée une fois pour touttes que je vous fasse ses baisemains. J'aij de la peine a croire qu'elle se Marierá, mais Monsieur de HeukelumGa naar voetnoot16) ij est fort Assidu. Elle á pour le moins autant d'envie de faire un Voijage a Paris, que moij, nous jouons souvent a Lombre ensemble ce qui est le jeu ordinaire encore. le Cousijn de Leeuwe nous mende qu'en Angleterre on joue ce Jeu en certaine Maisons, a 24 Guinnis la Marque. imaginez vous ou cela peut aller. je vous prie de faire par occasion, mes baisemains a la Famille de la Cousine Caron. Adieu je vous prie de saluer ju ffrouw La Court de ma Part et de luij dire que sa soeur se plaint, de ce qu'elle ne luij escrit iamais. mon Marij vous salue tres humblement. |
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