Oeuvres complètes. Tome IV. Correspondance 1662-1663
(1891)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 967.
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Quand j'estois a Paris, Monsieur de BautruGa naar voetnoot2) me parla aussi par fois de chose semblable a ce que vous l'avez ouy dire a mon Pere. S'il estoit a la cour, je ne scay comment il s'en souuiendroit, du moins scay je bien qu'il oublia de me donner a disner, en la compagnie de plusieurs personnes illustres, quoy qu'il me l'eust promis a toutes les fois que je le voyois. PascalGa naar voetnoot3) n'attend qu'apres la boete de l'horologe susdit. J'ay envoyè la lettre a Monsieur de SgravemoerGa naar voetnoot4) de qui il y a la response dans ce pacquet, par la quelle Monsieur Chaise sçaura s'il accepte son ordre ou non. Voicy une lettreGa naar voetnoot5) a Monsieur de Carcavy, qui demeure en l'hostel de Liancourt. Je suppose que vous envoyez assez souuent quelque laquais chez Messieurs nos Ambassadeurs, qui ne demeurent pas loin de là. autrement il y a des messagers que pour 3 ou 4 sous on envoie par la ville la ou l'on veut. Ou si vous aviez vous mesme a faire au Faubourg vous me feriez plaisir en la rendant vous mesme. tousjours s'il vient vous veoir dites luy qu'il y a long temps que je vous ay prie de l'aller saluer de ma part. C'est un fort honnest homme, et qui le premier me fit avoir connoissance au Duc de Roanes. Il est aussi le principal correspondant de Monsieur de Fermat, tellement que si vous n'obtenez pas bientost de Monsieur Petit la copie de la lettre qu'il me promet, j'en solliciteray cet autre. Les dernieres nouuelles que j'ay apprises touchant Catrine SmithGa naar voetnoot6) c'estoyent celles que VerbeeckGa naar voetnoot7) m'apporta a scavoir que du mariage qui avoit fait beaucoup de bruit et donnè l'alarme icy aux parents de LelyGa naar voetnoot8), il n'en estoit rien. Le voila donc hors de danger d'estre fait cocu par Monsieur Chaise, que vous ne devez pas croire estre pour rien si curieux des nouuelles de cette belle. Agnosco veteris vestigia flammac. Nous avons estè fort edifiez de veoir combien mon Pere esttraitè honorablement | |
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dans cette cour la. Il n'aura pas de petites choses à raconter à son retour. Ce ballet que vous avez vu au Louvre doit avoir estè une chose pompeuse et splendide, et l'autreGa naar voetnoot9) des machines encore plus. Cependant nous autres voyons representer nimium patienter la DidoGa naar voetnoot10) de van-der DoesGa naar voetnoot11) et des semblables sottises. S'il y a moyen envoyez moy les vers de la MedéeGa naar voetnoot12) que Monsieur Corneille vous a promis de faire veoir, car je ne doute pas qu'ils ne soient desia imprimez, et je me souuiens qu'ils estoient tres beaux. Vous ferez bien de visiter l'academie de Monsieur de Montmor, de qui je n'entends non plus parler que s'il estoit mort. Adieu. |
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