Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2237.
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demendé le Beure, que vous croijiez avoir etté sur vostre Memoire, car sans doutte il se seroit gatté, ou au moins auroit perdu beaucoup de sa Delicatesse. Monsieur Dehertoge avoit dit a sa soeur, qu'il avoit encore Paije 45. sols pour faire Embarquer le Balot et je ne scaij quoij encore ce que je luij rendraij et lors que l'occasion se presenterá nous conterons ensemble. mon Pere m'a dit que vous luij aviez escrit de donner de l'argent, à la soeur de juffrouw JacsonGa naar voetnoot2) sur la Priere que sa soeur vous en avoit faitte. mon Frere de Zeelhem m'a dit que sur vostre ordreGa naar voetnoot3), il me donnera six rixdales quil vous doit. avec les Trente Ducatons, que Jan Villet m'a apportté de vostre Rente a vie il n'ij manquera pas grand chose a ce que j'aij Paijé pour vostre Emplette. il me Tarde de scavoir, comment agréerá la Toile que vous aviez destinée pour Madame Perraut. Elle me sembloit belle pour son Prix si je vous puis rendre d'autre service croijez mon Frere que je n'auraij jamais une plus grande joije. Toutte nostre Famille est encore Graces a Dieu en bonne santé. mon Marij a etté incommodé, durand quelque Temps, de Desfluctions sur les Piedts, mais cela estoit a peu pres passé avant hijer, lors qu'il Partit pour Amsterdam, le plus grand sujet de son voijage estoit pour voir L'opera, qu'on ij represente depuis quinze joursGa naar voetnoot4). tout le Monde ij va, mais les Raports en son si differens que mon Marij ne s'est pu contenter, sans ij Aller luij mesme. J'espere qu'il será de retour a ce soir, comme s'estoit son dessein. Madame Brasser est aussi Partie pour Amsterdam a dessein, d'ij passer quelque cinq ou six sepmaines. nous Perdons beaucoup a sa Compagnie, souvent, nous jouons A L'ombre, et avons eu plusjeurs regals et Festins ensemble, c'est Hijver. nous vous ij souhaittons mille fois mon Frere. et j'espere avecque vous que cette Année ne se Passera pas, sans que nous nous voijons; Monsieur Berckhout me dit l'autre Jour, qu'il avoit nouvelle de L'arivée de Monsieur Drost a Dordrecht, mais il se sentoit beaucoup Fatigué, encore de sa Maladie, et de son voijage. je n'en doutte pas, car s'il se portoit bien, il ne manqueroit pas de venir a la Haije. Monsieur de Slijdregt ne paroit pas. lors qu'il escrit a son FrereGa naar voetnoot5) il ne dit pas ou il est. il faut advouer que les beaux Jieux de la DameGa naar voetnoot6) que vous connoissez ont bien du Pouvoir sur son Esprit. mais il en est arivé autant icij, depuis peu au Jeune conseiller VrijbergenGa naar voetnoot7), que vous connoissez. ce Galant, a bien surpris depuis peu de jours, son Pere, et sa Mere comme tous ceux qui ont l'honneur de le connoistre, se Desclarant resolu, D'Espouser la Veufve de | |
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Monsieur DronkelaerGa naar voetnoot8). de qui Elle a un Enfent, Elle est la Fille de Madame Laddre qui demeure A Bredae. Elle est Belle et spirituelle mais n'a point de bien. en un mot Elle a sceu Attrapper ce Jeune Blondijn, et ses Parens a luij en sont au Desespoir, aussi n'ont ils point voulu consentir les Annonces, Dimanche Passé, mais il est a craindre que si celá ne se fait pas au plustost, qu'une certaine Mistres Gipson, Fille d'un Petit Peintre EngloisGa naar voetnoot9), viendra Produire une Petitte Fille, et des Promesses de Mariage. les qu'elles Elle tient a ce qu'on dit de ce mesme Galant et de plus vieille Date. si les Filles de ce siecle font des sottises, je vois que les hommes en peuvent faire aussi. avant hijer ce petit Nain de Madame la Princesse qui estoit un Petit Indien, se voulant sauver d'un Carosse, la ou il estoit seul et qui s'en alloit sans coscher, Tomba miserablement et en mourut deux heurres apres. au grand regret de toutte la cour. Adieu mon cher Frere je vous souhaitte continuation de santé. Adieu. nostre cousine Sophie Dewilm est tousjours incommodée de sa Fievre qui est une double quarte. Elle en est bien Chagrine et bien sotte. |
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