Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2159.
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Le Portrait que la belle famille de Mad. Caron a fait du Poussif Mons. PutmansGa naar voetnoot2) est tres ressemblant et naturel, sans doutte le Sr. Theuenot sera bien aise de le cognoistre, aussi sera ce mieux son fait. Vous scavez sans doutte desia que Mons. l'ambassadeur Boreel est nommé de la ville pour remplir la place de Gecommitteerde Raet, qui est vacante par la mort du Sr. Bourgemr. PancrasGa naar voetnoot3). et que pendant l'ambassade de France, le Pensionaire HeemskerckGa naar voetnoot4) fera la fonction. tout le monde a esté estonné d'abord van die inschikkingGa naar voetnoot5). ou on ne s'estoit pas attendu, et luij non plus je pensse, sur tout de puis la mort du Bourgmr. Hooft. J'attens avec jmpatience l'arrivée de Mons. le comte de CaravasGa naar voetnoot6), a cause des deux pacquets que vous me mandez luij avoir donné pour moij, dont je vous suis tres obligé, comme aussi aux jllustres Messieurs Perrault auxquels vous estes prié de faire un compliment de remerciement de ma part par avance en attendant que je les en remercie moy mesme, sur tout au Mons. le Receveur pour sa Secchia RapitaGa naar voetnoot7), de la quelle il m'a leu un jour quelque chapitreGa naar voetnoot8), qui me plust beaucoup non obstant que c'est une chose assez difficile de traduire pareille matieres sans leur oster leur grace. il faudra voir si le tout sera de mesme. Les amours de Earle off WaterlandtGa naar voetnoot9) avec la dame de B.Ga naar voetnoot10) continuent tousiours de mieux en mieux sans que pourtant personne puisse juger au vraij si c'est tout de bon ou non. pourtant je croij moij et quelques autres aussi, que la bonne dame luij fait donner dans le panneau pour s'en divertir seulement et puis s'en | |
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mocquer comme elle a fait de bien d'autres, quoij qu'asseurement si cela arrive, c'est le meilleur qui luij en puisse arriver a luij. cepandant il en est asseurement fort amoureux, ils sont tousiours ensemble depuis le matin jusques fort tard apres minuit mesme; depuis ce temps la jusques au matin je n'en scaij rien, il y mange presque tousiours aussi, se promenent ensemble teste a teste etc. comme personnes mariees, ensin je ne le scaurois mieux comparer qu'a Rinaldo detenu aupres d'Armide, ou Ulisse avec Circe. car apres que le charme sera un jour rompu sans doutte il reviendra a soij et enragera de voir que tout le monde s'est divertij de le voir enchanté comme il est. personne n'en raille moins que ses proches parens le Sigr. don PedroGa naar voetnoot11), et la bonne soeur drossardeGa naar voetnoot12), qui en sont dans des apprehensions et des alarmes continuelles, et a ce que nous pouvons juger c'est la le grand divertissement et le principal but de cette redoutable Armide d'auoir scu paruenir jusques la, car vous la cognoissez assez pour scavoir que rien ne la diuertit a l'egal de faire enrager et donner de la peijne aux personnes qu'elle remarque estre susceptibles de telles foiblesses. Le frere drossart en juge bien de mesme que nous, mais il ne scauroit avec toutte sa retorique mettre l'esprit en repos a sa chere moitie et son beau frere. Au reste je m'en reporte a ce que son Excellence Mons. le Baron d'Oorschot vous dira de bouche, je ne doutte point que vous ne soijez tres ayse de le voir a Paris, et selon mon calcul il doit y arriver environ en mesme temps que cette lettre si ce n'est que les neiges ne l'aijent retardé en quelque façon par les chemins. Le Sr. Gans de NieulantGa naar voetnoot13) est auec luij. tous deux ambassadeurs extraordinaires des Estats Generaux de la Meijerie de Bois le duc pour les affaires des contributions du dit Paijs. L'opera de Bellerophon n'est elle pas de Mons. Quinault? il y a quelques annees qu'il a donné au publicq une Tragedie simple du mesme nomGa naar voetnoot14). peut estre, sont ce les mesmes vers et qu'on y a ajousté de la musique et des machines. Sachons en quelque chose s'il vous plaist, et qu'au retour du Seigr. d'Oorschot j'en puisse auoir liure imprimé comme on les debite ordinairement. Le Sr. Batiste et sa trouppe sont occupez presentement a estudier la piece du Sr. DrostGa naar voetnoot15), et on la representera encore devant le caresme prochain. il y a changé, | |
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osté, et ajousté encore beaucoup, je ne manqueray pas de vous en mander le succes, le quel j'espere que sera meilleur que celuij de son autre piece, de la quelle tout le monde continue a auoir si mauuaise opinion que jamais, quoij que je ne puisse pas apprendre qu'elle aijt jamais parue ny en publicq ny en particulier. Messieurs les Marquis de TouarsGa naar voetnoot16) et d'Aumale sont partis aussi hijer pour Paris. Le Seigr. d'OoijenGa naar voetnoot17) frere de ButtingeGa naar voetnoot18) s'y enva encore auant qu'il soit longtemps pour des affaires qu'ils ont en Poitou ou ils ont beaucoup de terres de la succession du feu Sr. HoeustGa naar voetnoot19) qui demeuroit a Paris. tant ij a vous ne manquerez plus guerres de compatriottes au pays ou vous estes. Adieu toutte la famille vous baise les mains jeunes et vieux, y compris Monsr. nostre Amy de Leeuwen et la bonne soeur de Z.Ga naar voetnoot20) qui jouent presentement a l'hombre avec ma femme. Le dit amij a logé tout cet hijver chez nous, estant deputté a l'assemblée des Etats generaux jusques au mois de may prochain, et n'est que quelque jour de la semaine a Leijde pour vacquer a son Consulat, qu'il exerce depuis deux mois et auquel il s'appliquera tout de bon apres le premier de may susdit. Adieu. |
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