Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2207.
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tres delicat, et que mesme vous en aviez de la satisfaction J'aij l'esprit en repos. mais je voij bien, que ces voijes sont mal seures: mesme les Marchans ne rescoivent pas leur Hardes lors qu'ils les voudroijent bien. mon Marij a resceu les Taille Douces, que vous aviez mis avez les Marchandises de la Cotte. il vous remercie tres humblement de la peine que vous avez prise. mais il vous prie de luij faire scavoir, combien il vous doit de Largent. a ce que i'entens les Rummes sont si ordinaires en France, qu'en Hollande. et en Angleterre, c'est la mesme chose et il y en a eu par tout, qui sont dangereuses, mais c'est, lors que les defluctions tombent sur le Poulmon. ce qu'il ij cause une inflamation et cela emportte les Gens en deux ou trois Jours de temps. c'est le mesme Mal, du qu'el nostre chere SusieGa naar voetnoot1) Mourut, il ij a sept An passé. nostre Famille se portte bien presentement mais nous avons eu nostre part de Malades au commencement de L'hijver. mon Marij a eu deux differentes attacques de Coliques si vehementes que cela fait trembler ceux qui l'approschent, et nostre petit BroertieGa naar voetnoot2), a etté bien Malade, pres de trois sepmaines durant aussi d'un grand Rumme et d'une Fievre continue, qui luij ostoit tout a fait L'apetit. en quinze Jours, il ne vouloit prendre la moindre nouriture. apres que ce petit Malade commencoit un peu a se remettre, nostre Fille Ainée se trouvoit aussi attacqué, d'un Rumme tres violent, avec une Fievre continue. mais cela n'a duré que deux ou trois jours, et ensin toutte nos Gens se trouvent fort bien remis. c'est un bonheur, que je me suis tousjour si bien trouvé, que i'aij etté en estat, de pouvoir assister les autre. le cousijn van Leeuwen nous mende que les Rummes sont si Generales la ou il est, que le Roij luij disoit, qu'il ne croijoit pas qu'il ij eust un honnest homme dans tout son Roijaume qu'il n'en fust incommodé. L'on commence a parler, d'envoijer un successeur a cest Ambassadeur mais, on ne scaijt pas encore qui se será. il ij a longtemps qu'il a demendé permission de revenir, au Lieu de quatre Mois, qu'il croijoit estre Absent il ij en a pres de sept expirez. Mademoiselles ses Filles ne s'en plaignent pas. je croij que cette vie leur plaist extremement. ce leur sera un grand changement, s'il faut qu'elle passent quelque temps, dans la ville de Leijden, a leur retour. hoewel dat het Haer wel soo saelich souw sijn. nae mijn opinieGa naar voetnoot3). il ij a presentement beaucoup de Monde a la Haije. la Cour de Madame la Princesse est fort grande tous les soirs. la Duchesse de SimmerenGa naar voetnoot4) et la Princesse D'AnhaltGa naar voetnoot5) qui sont icij depuis huit ou dix jours, ij viennent aussi quelque fois. Elles n'avoijent iamais veue aupa- | |
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ravant nostre Princesse mais a ce que J'entens, Elle est Extremement dans leur approbation. comme Elle l'est aupres de tous ceux qui l'entendent parler seulement. Je ne croij pas, qu'il ij a une Princesse au Monde, de qui a etté dit tant de bien Generalement. et avec cela Elle est Belle comme un Ange. la sepmaine passée il ij a eu grand Bal, chez Monsieur D'Odijck. leurs Altesses ij furent, et toutte les Dames, qui sont accoustumées de paroistre a la Cour. on ij Danssa jusques au lendemain a sept heures du Matin, et nostre Princesse commencoit et finissoit le Bal sans Paroistre Fatiguée en auccune fasson, on dit qu'on n'a iamais veu mieux Danser qu'elle ne fait. les Dames ij furent regalées de Confitures, et de la Limonade. on dit, qu'apres les Festes, ce Bal sera suivij de plusieurs autres. astheur on ne parle de rien tant que du Mariage de Monsieur D'EllemeetGa naar voetnoot6). ces Annonces ont etté Leües pour la seconde fois Dimanche passé avec Nichie Ooijens. il a bien surpris le Monde car on doutait tousjour de quel costé jl se tourneroit. voila la pauvre WersieGa naar voetnoot7) reduitte dans un pauvre Estat. et le Pere de mesme, avec ses deux Filles Pucelles. il ij a des Personnes qui disent, qu'il pretend d'entretenir bonne Amitié avec Wersie, mais qu'il a des consideration pourquoij il espouse l'autre. je croij qu'on vous aura dit que Madame van den HoonaertGa naar voetnoot8) est Mortte, Elle Laisse grand nombre D'heritiers, qui se querellent furieusement. Le Seigneur D'Oorschot est icij et fait estat de passer l'hijver a la Haije, a son ordinaire. Adieu mon cher Frere Adieu. le bon Dieu vous veuille conserver en parfaitte santé, Adieu. toutte la Famille vous salue et vous souhaitte une heureuse Anée. Adieu. J'avois oublié de vous dire que nous avons eu Madame BambeeckGa naar voetnoot9) a la Haije. Elle me demenda particulierement de vos nouvelles et est encore une brave Femme: Madame Brasser est Partie avec Elle pour Amsterdam, avec leur foeur Isabella qui n'est pas si belle que ces deux autres. |
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