Oeuvres complètes. Tome VII. Correspondance 1670-1675

N^o 1946.
H. Oldenburg à Christiaan Huygens.
12 juin 1673.

La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle s'est croisée avec le No. 1945. Chr. Huygens y répondit par le No. 1951.

A Londres le 2 juin 1673.

Monsieur,

J'ay receu votre beau present des 12. exemplaires de vostre nouueau livre, et les ay distribuez entre les personnes, auxquelles vous les auiez addressez, qui

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l'ont receu auec beaucoup d'affection, et vous en rendent graces tres-humbles, comme ie le fais en particulier pour l'honneur que vous m'auez fait en me faisant vn des douze. Monsieur Wallis vous escrit¹⁾ luy mesme, comme vous trouverez dans ce pacquet, et y touche quelque chose sur la descouuerte de la ligne droite egale à la Paraboloide, n'ayant pas encor eu du loisir assez pour considerer les autres belles matieres, que vous y auez traitées. Il vous souvient sans doubte, que Monsieur Hook, il y a quelques annees, proposa et fit construire le pendule circulaire, l'appliquant aussi à vn horologe, allant sans bruit, et dans vn mouuement tousiours esgal. C'estoit l'an 1666. au mois de juin, (comme il paroit par le registre de la Société Royale) dans la presence de quelques estrangers, tant Francois qu'autres²⁾.

Et les registres de la mesme Societé parlent d'un instrúment, devisé par le mesme Monsieur Hook, pour mesurer la celerité de la cheute des corps; come aussi de quelques vnes de vos lettres escrites au chevalier Moray sur ledit instrument et les experiences faites par son moien. C'estoit l'an 1664, aux mois de juin, juillet et suivans³⁾.

Quand ces Messieurs, que vous auez regaléz de vostre livre, l'auront leu et consideré, et trouué bon de me faire part de leur sentiments lá dessus, vous ne manquerez pas, Monsieur, d'en estre adverti. Cependant quand mon Exemplaire sera relié, ie le presteray à Mylord Brouncker pour comparer sa Demonstration de la Cycloide⁴⁾ avec la vostre, la sienne sortant de la presse le 26 May 1673,

1) Voir l'Appendice N^o. 1947.

2) Consultez la réponse de Huygens au N^o. 1951. Il s'agit de l'horloge mentionnée dans Birch, History, Vol. II, p. 97, en ces termes:
Mr. Hooke exhibited a new contrivance of a circular pendulum applicable to a watch, and moving without any noise and in continued and even motion without any jerks. He was desired to shew the use of it in a watch, which he said the president had already given order for.

3) Consultez les Lettres N^os. 1240, 1242, 1247, 1250, 1252, 1253, 1256, 1268, avec la description de la machine de Hooke aux N^os. 1270, 1274, contenant la critique de Huygens sur cet instrument, et 1280. Dans les Lettres N^os. 1250 et 1253 Huygens communique deux manières de mesurer la vitesse de la chute des corps. Ces instruments, d'ailleurs, n'ont qu'un rapport éloigné avec les sujets traités dans l'Horologium Oscillatorium.

4) On avait fait imprimer dans les Phil. Trans. N^o. 94, du 19 mai 1673 [V. st.], l'article suivant:
Nobilissimi cujusdam Angli Demonstratio Synchronismi Vibrationum peractarum in Cycloide; nunc juris publici facta ex occasione quam suppeditavit Rev. P. Pardies, de eodem Argumento Demonstrationem exhibens ad calcem libelli nuper ab ipso Gallicè editi de Statica, inferius à nobis commemorandi.
L'ouvrage cité de Pardies est le suivant:
La Statique ou la Science des Forces mouvantes, par le Père Ignace Gaston Pardies, de la Compagnie de Jesus. A Paris, chez Sebastien Mabre-Cramoisy. 1673, in-12^o.
La démonstration en question se trouve dans un Appendice, intitulé: ‘Pendule dans une cycloïde’, précédé par les mots: ‘Comme il reste icy quelques vuides, et que j'ay fait mention dans la préface du mouvement uniforme qui se ferait dans une Cycloïde; je veux indiquer la manière dont je procède, pour démonstrer cette uniformité, afin que quand M. Huygens aura publié sa démonstration je puisse voir si j'ay esté assez heureux pour concourir avec un si grand homme.’
Consultez, sur les démonstrations de Brouncker, la Lettre N^o. 1951, note 5.

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apres auoir esté enregistrée bien plus amplement l'an 1662; et vos livres m'ayant esté rendus par Monsieur Vernon le 28 du mesme mois.

Je seray bien aise d'entendre, que vous auez receu mes lettres du 7 et 14⁵⁾ Avril, dans la premiere desquelles ie vous envoiay la responce de Monsieur Newton à la vostre touchant vos considerations sur sa theorie des couleurs. C'est tout ce que i'auois à vous dire à present, apres vous auoir assuré, que ie suis tousiours.

Monsieur

Vostre treshumble et tresobeissant serviteur Oldenburg.

A Monsieur

Monsieur Christian Hugens de Zulechem, dans la Bibliotheque du Roy à 40 β

Paris.

5) Les Lettres N^os. 1930 et 1932.