Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2189.
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aussi s'il vous plaist tout ce qu'il ij a des Batimens auec leurs plans, enfin tout, tout, sans rien obmettre. pour le paijement nous le rencontrerons s'il vous plaist sur l'argent qui est deu a Mons. van Leeuwen pour les liures de la Bibliotheque du Sr. HeijdanusGa naar voetnoot2). je suis bien aise d'apprendre qu'ils sont enfin arriuez, je croij vous avoir mandé ou bien qu'il estoit marqué sur la liste qu'avec les frais le tout montoit à f 331:19.0 argent d'Hollande. Jl m'avoit desia envoyé d'angleterre il ij a quelque temps des assignations pour cet argent croijant que je l'aurois desia receu, les quelles je paijeraij d'oresnavant, s'il vous plaist d'emploijer la somme ou autant qu'il en faudra a l'achapt pour moij de ce que dessus. Jl me semble que le Sigr. Padre m'a dit de vous auoir escrit qu'il en souhaiteroit quelques pièces aussi c'est pourquoi pour euiter la confusion qui en pourroit arriver, vous estes prié de faire faire un pacquet a part pour moij, et une superscription dessus. Quant au frere de Zeelhem je n'en scaij rien estant auec S.A. depuis quelques semaines au Paijs de Gueldres et le Velauw a la chasse, mais il ne se soucie guerres de ces choses modernesGa naar voetnoot3). Nous venons de perdre un tres bon amij auant hijer en la personne du Seigr. de MaesdamGa naar voetnoot4) qui est mort d'une fievre assez vehemente qui luij a duré seulement quinze jours, c'est une perte bien grande et sensible pour toutte sa famille, et outre cela il est fort regretté de tout le monde, de jour a autre il vient beaucoup de malades par tout ce paijs causees par ces grandes chaleurs passees, mais il n'en meurt pas a proportion, ce sont la plus part de ces fieures autumnales qui ne manquent presque jamais en cette saison. Mon jardinier de Clingendael et mon valet ce gros Jean, auec le cocher en tiennent aussi, et nostre petit BroerGa naar voetnoot5) semble en auoir quelque atteinte aussi depuis un jour ou deux, mais j'espere que ce sera sans consequence. Le reste de la famille Dieu mercij se porte encore fort bien, ma femme vous auroit escrit aujourdhui aussi, mais a cause de la petitte jncommodité du dit patient ne s'estant pas pu absenter d'aupres de luij d'assez bonnheure elle n'a pas scu trouuer de loisir pour cela. La Sig.na Carabella, c'est comme quoij j'aij baptisé Madlle Marie MagdeleineGa naar voetnoot6) est encore chez le Sigr. Padre qui a ce qu'il semble ne s'en scauroit pas fort bien passer encore, et paroist plus empressé aupres d'elle a sa 84me annee qu'aucun de ses enfans auroit pu faire a sa vingtecinquiesme. Quoij que je sois tres aise de la bonne resolution que le Roij a prise de faire vendre et publier tous ces beaux ouurages dont cij dessus, je me suis fort estonné de l'apprendre le dessein ayant etté comme je croij de ne distribuer ces choses qu'a | |
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des ambassadeurs et Princes etrangers pour par ce moijen faire voir par tout la grandeur et magnificence du grand Louis. Je vous prie donc que je puisse au peu scauoir pourquoij on a resolu de les rendre publicqs de cette maniere. Si Mons. FelibienGa naar voetnoot7) qui auoit ordre de faire les description de touttes ces belles choses a donné encore quelque chose au publicq depuis deux ou trois ans je seraij ravij de l'auoir, ou bien s'il a fait quelque continuation de ce beau dessein des principes des arts et toutte sorte d'outils, ou sur quoij que ce soit, depuis ses traittes de la peinture et des peintres que j'aij. Sa maniere d'escrire me plaist fort, et je suis faché de ne l'auoir pas connu plus particulierement pendant mon sejour a Paris. Je ne doutte pas que vous ne trouuiez tous les jours des commoditez pour m'envoijer tout ce recueil d'estampes y aijant doresnavant tant de monde de chez nous a Paris. Le Sigr. MeijsterGa naar voetnoot8) ij sera peut estre encore aussi, il ij a encore presentement un Marchand d'Estoffes du Viverberg nommé Croquesel qui me cognoit fort bien. Le Sr. Elsevier d'Amsterdam aussi et tant d'autres de sorte que vous ne pouuez manquer de quelque bonne occasion. Cependant toutte la famille vous baise les mains. Adieu. Le Chevalier de Caron doit estre de retour astheur a Paris qui vous informera de beaucoup de particularitez de la Haije ou il a eu assez d'habitudes pour le peu de sejour qu'il ij a fait. Adios.
A Monsieur Monsieur Huijgens de Zuijlichem. etc. etc. a la Bibliotheque du Roy. Rue Vivienne a Paris. |
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