Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684

[p. 154]

N^o 2163.
Philips Doublet à Christiaan Huygens.
9 mars 1679.

La lettre se trouve à Amsterdam, Académie des Sciences.
Elle fait suite au No. 2161.

A la Haye le 9 mars 1679.

J'ay donné les extraits des Catalogues du Sr. Heydanus a Mons. van Leeuwen, qui en aura soin et fera achepter les liures qu'on a desirez par le libraire Lopez¹⁾ ou tel autre qu'il trouuera a propos sans qu'on sache que ce soit pour le Roy, quoy qu'on ne pourra pas toutafait oster le soubcon qu'on en pourra auoir. pour ce qui est de la penssee de Mons. du Carcavi de faire priser les liures sans les mettre a l'auction, cela estoit Inpossible et ils ny ont en aucune façon voulu entendre, veu qu'on auoit envoyé les Catalogues par tout, et qu'on ne pouuoit pas frustrer le monde de ce qu'on leur promettoit auparauant.

Vous me ferez plaisir de me faire auoir comme vous me mandez par vostre lettre du 29 febr. le Plan du grand parc de versilles ou le Trianon et le grand canal etc. se trouuent dedans. s'il y a un plan du Chateau de Versailles comme il [est] presentement je serois bien aise de l'auoir aussi. J'en ay du vieux chateau comme il estoit il y a dix ans auant qu'on l'eust entourré du grand bastiment neuf.

Le projet du Louure du Sr. Perrault est effectiuement tres vaste, et [²⁾ ] pourroit courir quelque risque [d'estre]²⁾ arresté ainssy, a moins que ces Messr. ayent encore autant d'ascendant sur L'esprit de Monsr. Colbert, c'est a dire du Roy, comme lors qu'on a arresté la facade du Louure³⁾, et le grand arc de Triomphe qui sont de leur façon. Mais il ny a pas tousiours a faire sur le aulae culmine lubrico. et je ne scay s'ils ne sont pas supplantez depuis par quelque autre en cette matiere architectonique.

Je suis rauy que vous trouuiez la chaise Roulante du Baron d'Oorschot a vostre gré. d'abord qu'elle parust icy, je me trouuay exposé a beaucoup d'opposants, mais l'experience monstre bien presentement, qu'ils ont eu tort, et que la victoire m'en demeure.

Pour les nouuelles particulieres d'a present je m'en rapportte a ma lettre d'aujourdhuy a nostre cher amy Monsr. L'ambassadorillo⁴⁾.

Vous nous ferez beaucoup de plaisir a tous comme a l'amy van Leeuwen et ma femme et moy de tenir la main au fait des commissions dont [j'avois c]²⁾ hargé le

1) Felix Lopez de Haro, de 1664 à 1693 libraire-éditeur à Leiden.

2) En cet endroit le manuscrit est déchiré et un fragment perdu.

2) En cet endroit le manuscrit est déchiré et un fragment perdu.

3) Voir la Lettre N^o. 1769, note 1.

4) Marten, Christiaan Suerius, seigneur d'Oorschot.

2) En cet endroit le manuscrit est déchiré et un fragment perdu.

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dit Seigr. Baron d'Oorschot [Je scay] bien que c'est un embaras pour vous autres et pas moins pour ceux ou celles que vous y employez, mais l'occasion sembloit trop bonne pour n'en pas user quand mesme ce seroit un peu au depends des peynes de vous autres Messrs. a qui J'en demande excuse pour mon particulier et vous en aurons tous beaucoup d'obligation.

Auant qu'il soit longtemps vous au [rez] par de la le sieur Meester⁵⁾ que S.A. envoye pour examiner les machines pour les fontaines artificielles⁶⁾, sans doutte il trouuera a quoy s'exercer l'esprit. S.A. le vouloit envoyer desia auec Messrs. les ambassadeurs, mais il m'a dit il y a fort peu de jours qu'il partiroit dans peu de temps. Vous pouuez croire qu'il ne manquera pas de vous aller chercher d'abord.

Adieu Sigr. Fratello caro toutte la famille vous baise les mains. adieu.

A Monsieur

Monsieur Huijgens de Zuijlichem, A Paris.

5) Voir la Lettre N^o. 2023, note 7.

6) Voir, sur quelques-unes de ces fontaines, les Lettres N^os. 1637, 1639, 1656 et surtout les N^os. 1850 et 1855.