Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684

N^o 2164.
S. de Fermat¹⁾ à Christiaan Huygens.
15 mars [1679].

La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle a été publiée par M.Ch. Henry dans le Bulletino di Bibliographia, Tome XII²⁾.
Chr. Huygens y répondit par le No. 2180.

A Thse le 15. Mars.

Monsieur

J'ay ueu par uostre lettre a un de mes amis³⁾ qui uous a faict presenter un exemplaire de quelques ouuragesde Mathematiques qu'on a imprimes icy, de quelle façon

1) Samuel de Fermat, conseiller du Parlement à Toulouse, né en 1630, mort en 1690, était le fils du célèbre mathématicien Pierre de Fermat et l'éditeur de ses OEuvres. Il publia en 1670:
Diophanti Alexandrini quaestionum arithmeticarum libri VI etc. cum commentariis D. Bacheti et observationibus P. de Fermat, Tolosae, 1670.
et en 1679, l'ouvrage cité dans la Lettre N^o. 221, note 1.
C'est probablement de ce dernier ouvrage qu'il est question dans la Lettre.

2) Dans le mémoire:
Recherches sur les manuscrits de Pierre de Fermat suivies de fragments inédits de Bachet et de Malebranche, pp. 552 et 553.
M.Ch. Henry attribue la Lettre à P. de Fermat. La réponse de Chr. Huygens, notre N^o. 2180, que M. Henry n'a pas connue, détermine l'année de la lettre et met ainsi hors de doute qu'elle doit être attribuée à Samuel Fermat, fils de P. de Fermat.

3) L'abbé de Miramion; voir la Lettre N^o. 2180.

[p. 156]

uous temoignés qu'ils ne uous ont pas depleu, et i'en ai beaucoup de ioie, l'estime que leur Autheur auoit pour uous⁴⁾ estoit si iuste et si bien fondée, que i'ai raison de croire que uostre approbation faict honneur a sa memoire, et qu'elle est auantageuse a ce liure, ie ne doubte pas, Monsieur, que uous n'en parlies auec cette candeur qui uous est si naturelle, comme uous en iugés avec des lumieres si penetrantes, bien qu'elles soient si fort audessus de moi, et que ie ne puisse les uoir que de fort loin, i'ai neantmoins tasché de faire cognoistre il y a desia quelque temps l'admiration que i'ai pour elles par des uers que uous trouuerés avec cette lettre⁵⁾ qui sont tirés de quelqu'une de mes bagatelles, et qui pourront uous faire uoir, tels qu'ils sont, que ce n'est pas d'aujourdhuy que ie commence a auoir une grande idée de uostre mérite extraordinaire, ie uous supplie d'estre bien persuadé du respect auec lequel ie suis autant qu'on peut l'estre

Monsieur

Vostre tres humble et tres obeissant Seruiteur Fermat.

4) Voir la Lettre N^o. 824.

5) Voir l'Appendice N^o. 2165.