No 2180.
Christiaan Huygens à S. de Fermat.
28 Juin 1679.
La minute et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 2164.
A.M. de Fermat Conseiller au Parlement de Tholoze.
28 juin 1679.
Monsieur
Lors que je receus l'obligeante lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'escrire, j'estois dans le plus fort d'une fascheuse maladie, qui est la 3me que j'ay eue depuis que je demeure en France, et dont j'ay encore de la peine a me remettre. Sans cela je ne serois pas excusable d'avoir differè a vous tesmoigner ma reconnoissance, ayant receu tant de marques de vostre estime et affection. Je suis bien heureux Monsieur que ces mesmes sentiments que M. vostre pere daignoit avoir pour moy, soient passez en vous et vous devez croire que je n'omettray rien pour me conserver un bien si cher. Je n'ay pu lire sans quelque confusion les vers que vous avez adjoutez a vostre lettre, dans lesquels vous me mettez en parallele avec Mr. Des Cartes. Je scay bien que cet honneur ne m'appartient pas et que ces vers, si quelque jour ils devenoient publiés comme ils le meritent, m'attireroient beaucoup d'envie. Je suis un de ceux qui ont profité des lumieres de cet excellent homme, et de celles de Mr. vostre Pere de qui j'admire encore d'avantage le grand scavoir en Geometrie quand je considere en quel temps il possedoit desia si parfaitement cette science. Vous ne devez donc pas douter que mon sentiment touchant ses oeuvres, que vous avez vu dans ma lettre a mr. l'Abbé de MiramionGa naar voetnoot1), ne soit veritable et sincere, de mesme qu'est mon inclination a vous honorer et estre toute ma vie
etc.