Oeuvres complètes. Tome X. Correspondance 1691-1695
(1905)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 2866.
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de la proportion double. J'ay appris que M. le Marquis a repondu depuisGa naar voetnoot6), et fait voir, que si l'auteur de l'objection avoit pris la peine de pousser son calcul à bout, il en auroit trouué le succésGa naar voetnoot7). Je ne doute point que la solution de Mons. le Marquis ne vous soit connue autrement je l'aurois copiée. pour moy je trouue qu'on peut tousjours donner la solution quand la raison est donnée entre deux
fonctions quelconques. J'appelle fonctions l'abscisse AB ou Aβ, l'ordonnée BC ou βC; la corde AC, tangente AT ou AθGa naar voetnoot8), perpendiculaire CP ou Cπ, sousperpendiculaire BP ou βπ, soustangente BT ou βθ, retranchées, resectas, par la tangente ou par la perpendiculaire AT ou Aθ, AP ou Aπ, corresèctas TP ou θπ, et quantité d'autres. Le probleme se peut tousjours reduire aux quadratures et souuent par là à la Geometrie ordinaire. Meme s'il y avoit une equation, où il n'entreroient d'autres droites que ces fonctions, quelque nombre des fonctions pourroit entrer à la foy, la courbe ne laissera d'estre construisible. Dans les memes actes Monsieur Jean Bernoulli fait voirGa naar voetnoot9) par le calcul, que si un fil parfaitement flexible estait poussé par tout par une puissance egale et perpendiculaire à sa courbure, ce fil seroit circulaire. Puis il a fait un calcul sur la force necessaire pour enfler les muscles et dit que la tabelle qu'il en a tirée est bien différente de celle de BorelliGa naar voetnoot10). Il me semble qu'il considere seulement les commencemens de l'action de l'elasticite du fluide qui pousse le muscle, mais il faut une acceleration pour produire un effect notable. Quoy qu'il en soit, ce qu'il dit paroist toujours fort ingenieux, et il est bon qu'on tasche d'appliquer les Ma- | |
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thematiques à ces choses. il cite souuent je ne scay quelle proposition fondamentale de Mons. Varignon. J'ay parcouru autres fois le liure de Mons. VarignonGa naar voetnoot11), mais il ne me paroissoit point dire des choses fort nouuelles. Il est vray qu'elles ont paru telles a bien des gensGa naar voetnoot12). Au reste je me rapporte à mes precedentes et vous supplie de me faire part de vos pensées sur les points de ces lettres, ou vous n'avés pas encor touché. Je suis tousjours persuadé de plus en plus qu'il n'y a point d'Atomes ny vuide, et que la moindre particelle de la matiere contient veritablement un monde infini de creatures differentes. Je vous ay supplié un jourGa naar voetnoot13) de me faire part de ce que Mr. Neuton vous a communiqué sur les couleurs, si cela vous est permis. Je prends la liberté de vous en faire ressouuenir. Je suis dans la curiosité d'apprendre s'il y aura quelque chose de considerable dans ce que M. Wallis vient de donner de Mr. NeutonGa naar voetnoot14). Je suis avec zele. Monsieur Votre treshumble et tresobeissant seruiteur Leibniz. Hanover ce 29 Juin 1694Ga naar voetnoot15). |
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