Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690

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N^o 2479.
Ph. De la Hire à Christiaan Huygens.
28 août 1687.

La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle fait suite au No. 2462.
Chr. Huygens y répondit par une lettre que nous ne connaissons pas¹⁾.

A Paris le 28 Aoust 1687.

Monsieur

Il y a déja longtemps que uos escrits mont esté remis entre les mains par Mr. de la Chapelle a qui on les auoit addressez²⁾, mais comme ils n'estoient point accompagnez d'aucun billet de uostre part iesperois tousjours que uous menuoyeriez encore quelqu'autre chose comme uous me l'auiez promis par uostre precedente³⁾ lettre, et qu'ainsi ie pourois accuser la reception de lun et de lautre tout ensemble. Je croyois dailleurs que uous estiez informé par Mr. Dallancé que ce que uous nous auiez enuoyé mauoit esté remis entre les mains. Louurage de Mr. de Frenicle sur les exclusions⁴⁾ est acheué d'imprimer, et ie feray suiure celuy de M. de Roberual des tangentes par les mouuemens composez⁵⁾ qui ne contiendra que 4 à 5 feuilles aprez quoy ie feray imprimer ce que uous mauez enuoyé amoins que uous ne souhaittiez que les uostres ne precedent ccux de Mr. de Roberual, auquel cas uous aurez siluous plait la bonté de m'en auertir au plutost. Je prendray un tres grand soin que tout ce que uous menuoyerez soit imprimé fort correctement et si par hazard ie trouuois quelque difficulté a laquelle ie ne pusse pas remedier, ientens seulement sur la disposition de louurage et non pas sur la matiere, ie uous prie de trouuer bon que ie uous en aduertisse, quelques uns de nos messieurs souhaittoient uoir quelque chose de ce que uous mauez enuoyé mais ie n'ay osé le communiquer nen ayant point dordre et ie les ay remis apres quil seroit imprimé ce qui seroit dans peu de temps. Nous esperons Monsieur que uous nous enuoyerez encore autre chose lors que uous aurez la commodité de le faire mettre en estat, ie uous puis seulement asseurer que ces ouurages seront imprimez dans la derniere perfection et il seroit a souhaitter que les uostres seuls peussent remplir le uolume. Je ne scay si uous uous souuenez que Mr. Mariotte auoit fait quelque chose sur le Barometre double⁶⁾ qui est de uostre inuention, et ie suis en doute si ie dois faire imprimer

1) Voir la Lettre N^o. 2484.

2) Voir la pièce N^o. 2464.

3) Probablement le N^o. 2455.

4) Voir la Lettre N^o. 2454, note 8.

5) Voir la Lettre N^o. 2432, note 10.

6) Le baromètre décrit dans la pièce N^o. 1917.

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ce quil m'en a laissé entre les mains⁷⁾, iattendray sur ce sujet uostre auis. Il y a icy quelques nouueautez qui ne sont pas encore publiques ie ne manqueray pas de uous en faire part, les ouurages du P. Prestet s'auancent fort et celuy de Monsieur Rolle⁸⁾ sur le mesme sujet qui est danalyse passe a ce qui me semble tout ce qui a esté fait iusqua present cest un ieune homme d'une uiuacité desprit et dune penetration extraordinaire. lon a imprimé un liure de Mechanique⁹⁾ ou l'Auteur prend pour principe les mouuemens composez il dedie ce traité a la compagnie qui la accepté on imprime presentement l'epistre.

Je suis

Monsieur

Vostre tres humble et tres obeissant Seruiteur De la Hire.

toute nostre compagnie uous saluë.

A Monsieur Monsieur Chr. Hugens de Zulichem A la Haye Hollande.

7) Les ‘Divers ouvrages de Mathématique et de Physique’ publiés par de la Hire, ne contiennent de Mariotte qu'un seul article:
Regles pour les jets d'eau, & de la dépense qui se fait par differens ajustages, selon les diverses élevations des reservoirs.

8) Voir la Lettre N^o. 2454.

9) Projet d'une Nouvelle Méchanique avec un examen de l'opinion de Mons. Borelli sur les propriétés des Poids suspendus par des Cordes. A Paris, 1687, in-4^o.
L'auteur, Pierre Varignon, né à Caen en 1654, se destina d'abord à l'état ecclésiastique. S'étant lié avec l'abbé de Saint-Pierre, il suivit celui-ci à Paris, où il eut l'occasion de se vouer aux études mathématiques, dont il avait pris le goût lors de ses études au Collège des jésuites à Caen. Il fut professeur de mathématiques au Collège Mazarin et plus tard, en succession de Duhamel, professeur de philosophie au Collège royal. En 1688, il entra à l'Académie des Sciences, comme géomètre. Par décret du roi du 28 janvier 1699, il fut créé pensionnaire géomètre de l'Académie. Il mourut d'une apoplexie, le 23 décembre 1722. Dans les dernières annèes de sa vie, il s'était occupé à préparer une nouvelle édition de sa mécanique. Elle ne parut qu'après sa mort, par les soins de Fontenelle, sous le titre:
Nouvelle Mécanique ou Statique dont le Projet fut donné en m.dc.lxxxvii. Ouvrage posthume de M. Varignon, des Académies Royales des Sciences de France, d'Angleterre & de Suisse, Lecteur du Roy en Philosophie au College Royal, & Professeur des Mathématiques au College Mazarin. A Paris, chez Claude Jombert, ruë S. Jacques, au coin de la ruë des Mathurins à l'Image Notre-Dame. m.dcc.xxv. Avec Approbation & Privilege du Roy. 2 Vol. in-4^o.