Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690
(1901)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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devoir venir bientost, ces lettres de recommandation pourroient estre differees jusques là, mais a moins de cela, je vous prie de ne rien negliger. Il semble que ce mr. van Eck nous est bien affectionnè, et qu'il a quelque pouvoir. C'est pourquoy il seroit bon de s'adresser a luy pour le prier de continuer dans cette bonne volontè. Vous verrez qui sont les autres dont vous puissiez requerir la faveur, et leur pourrez mander hardiment que ces beaux juges de Bommel nous ont fait la plus haute injustice qu'on puisse s'imaginer, en laissant Schoock dans la possession du bien hypothequè, et nous condamnant pourtant de paier tout ce a quoy il pretendoit que Mon Pere s'est obligè. Il y a fort longtemps que nous n'avons eu de lettres de là par le vent contraire au retour des pacquetboot, qu'on dit estre tous du costè de decà. Mais depuis deux jours le vent est à l'Est, de sorte qu'ils seront parti sans doute. L'on souhaite sort d'aprendre s'il est vray que Mr. d'OyeGa naar voetnoot3) a quitè le service et quelle en peut estre la cause. Vous voiez peut estre quelque fois monsr. Justel, car pendant l'absence du Roy vous aurez eu tout loisir de cultiver cette connoissance. Je vous prie, de luy dire qu'une lettreGa naar voetnoot4) par la quelle il me recommandoit un de ses amis m'a estè rendue cet estè passè, mais que celuy pour qui il l'avoit escrite n'a point paru. Je quite demain ma demeure de campagne pour me retirer a la Haye dans mes chambres garnies comme je fis l'hyver passè. J'auray bien de la joye de vous y voir et de plaisir de vous entendre raconter tout ce que vous avez vu dans l'Expedition d'Irlande. Cette lettre estant demeurée a la Haye jusqu'aujourdhuy 3 Nov. j'y adjoute la nouvelle de ce qui vient d'artiver au Voorhout où le GeschuthuysGa naar voetnoot5) vient d'estre ruinè par quelque quantitè de poudre ou le feu s'est mis. On dit que ce n'a estè que deux tonneaux pleins de grenades chargees, telles qu'on jette a la main; cependant cela a fait un furieux coup, et a enlevè les toits et les vitres de plusieurs maisons voisines, et entre autres chez le frere de S. Annelandt, ou l'on n'a pas estè peu alarmé. Plusieurs personnes ont estè blessees et plus que les autres un nommè van der Smalen frere de mon Procureur, qui devoit oster la poudre de ces grenades, et qui est cause du malheur par son imprudence. J'estois icy au Noordende dans ma chambre ou je ne scavois ce que je devois juger lors que le coup se fit entendre, car ce fut un bruit qui continua quelque temps, de sorte que je m'imaginay que quelque maison tomboit dans le voisinage. Tout le peuple a estè dans la rue et y est encore en partie. J'ay estè au cabinet de ma soeur de St. Annelant ou les vitres sont casees, mais rien du tout de ses porcelaines. On a fait saigner mad.e d'Oye et sa soeur a qui le feu a enfoncè les vitres pendant qu'elle se coiffoit. |
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