Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2167.
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C'est icij principalement pour accompagner l'extrait, ou les extraits, que vous voyezd'une derniere lettre de nostre philosophe bourgeois à delfGa naar voetnoot2), qui me mande que par diuertissement il s'est appliqué à ceste supputation, de laquelle aussi il a voulu diuertir the R. Society, mais comme le Secretaire Williamson est venu a faillir à ladte societé, par son confinement à la Tour de LondresGa naar voetnoot3), et autres inconueniens, il s'est adressé au doctr. nehemia Grew, que, peut estre, vous connoissez, je ne sçaij si Chef ou secretre de la societé. sans toutefois en auoir appris guere de nouuelles, dont la raison est assez imaginable dans l'estat ou se trouue ce miserable Royaume. Vous voijez comme ce bon Leewenhoeck ne se lasse pas de fouiller par tout où sa miscropie peut arriuer. si beaucoup d'autres plus sçauans vouloijent prendre la mesme peine, la descouuerte des belles choses iroit bientost plus loing. M. le duq de YorckGa naar voetnoot4), aijant esté veoir ces jours passez le magazin de delft. est aussi entré chez luij, où ie ne sçaij s'il aura bien trouué des curiositez viues assez en ordre. Sachez, en passant, que le bon BerckhoutGa naar voetnoot5) à delft aijant receu du beau poisson du frere de GornichemGa naar voetnoot6), a jetté en son vivier quantité des HommenGa naar voetnoot7) de ces beaux Brochets et BaersenGa naar voetnoot8) etc., se promettant que dans un an son Pasgeld fourmillera de millions de ceste engeance; qui a faict esclatter et pisser de rire tout le parentage de quoij commençant à rougir, oirschottjeGa naar voetnoot9) s'est auancé à le consoler finement, le renuoijant à delf en ceste persuasion, que les païsans de Brabant peuplent ainsij leur grands viuiers ou lagunes dans les Bruijeres. de sa vie il ne se sauuera pas de ceste raillerie. son auarice luij auoit mis ce secret en teste. Je ne sçaij si je vous aij demandé des oeuvres imprimées du Sr. marignijGa naar voetnoot10), que j'aij connu si spirituel. Ne manquez pas de m'en faire trouuer au Palaix ou à St. Jacques. depuis quelque temps nous voijons nostre cher BroertjeGa naar voetnoot11) beaucoup sou ffrir d'une violente Toux, qui se nomme icij de KinckhoestGa naar voetnoot12), et le met souuent dangereusement hors d'haleine et de respiration, tant de nuict que de jour, et | |
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cela s'opiniastre contre tout ce que nos meilleurs medecins peuvent produire de remedes, encor a on mille à faire souffrir cest enfant qu'on les luij applique comme vous le scauez tendre et poltron et delicat en gousts. Le dernier d'Avril trespassa enfin la sur-miserable dame RyckertsGa naar voetnoot13), estouffée, encor pleine de jugement, comme il parut peu deuant sa mort, qu'elle escriuist encor des choses qu'elle demandoit, sur une Ardoise, ainsi qu'elle l'auoit desià prattiqué de longtemps, ne luij restant presque plus auccun bout ni morceau de langue. on l'enterre samedij. les heritiers ne sont que trois, et rumor populi leur donne a chascun 2000 ℔ belle poutre neufue dans un ancien bastiment, si ainsij se trouue: elle a defendu le partage jusqu'à la Toussaints. Je me trouue chatouïllé d'une sorte de Goutte que Balzac nomme plus tost un repos forcé qu'une maladie. La plus part du temps ie ne laisse pas d'aller à la Cour en Carosse. Leewenhoeck demande fort scauoir, si vous ne faictes point quelques nouuelles decouuertes en vostre mestier commun, que luij doibsje dire? Salue et vale athletice! Il faudra veoir sil ne vit rien dans le coeur, le foije etc. des poissons. Il en a trouué beaucoup in testiculis et vasis deferentibus caninisGa naar voetnoot14). fort curieusement dessinez par une bonne main à delft. |
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