Oeuvres complètes. Tome V. Correspondance 1664-1665
(1893)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1212.
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Don SebastianGa naar voetnoot1), a celuy qu'il designeroit en cette ville. demandez luy donc qui c'est, et combien est le pris, et je tascheray de procurer ce paiement sans attendre le retour dudit Seigneur Sebastian. Le Marchal de Grammont me demande souuent nouuelles de l'horologe qu'il fait pour luyGa naar voetnoot2), et je vous prie de la faire depescher si tost qu'il se pourra, avecq l'autreGa naar voetnoot3). Je croiois que celle du Milord BrounkerGa naar voetnoot4) estoit partie il y a longtemps, et cependant vous me dites qu'elle est encore entre les mains de l'ouurier. Il merite qu'on luy reproche sa lenteur. Je luy laissay mon horologe pour les Longitudes, a fin qu'il y mit la derniere main, et voudrois bien scavoir si elle va maintenant comme il faut. Si j'estois la je luy en ferois faire encore une pour le mesme usage mais de differante forme, et les envoierois toutes deux a quelque voiage de Nieu Nederlant ou autre semblable. Mais je voy bien que ce ne sera pas encore si tost. Cependant j'ay receu responseGa naar voetnoot5) de Monsieur de Wit, qui me propose si je ne veux pas presenter, quoy qu' absent, ma requeste aux Estats Generaux et a ceux de Hollande, sur quoy je n'ay pas encore resolu, voulant veoir premierement quelle response me viendra de mon Conte EcossoisGa naar voetnoot6). Je vis hier Monsieur de Spijck, et appris de luy le logis de Monsieur de Monbas, que j'iray trouuer encore ce soir pour avoir les livers que vous luy avez donnè pour moy. Je voy par les vostres et par celles de Monsieur van LeeuwenGa naar voetnoot7) qu'on se divertit fort par dela, mais aussi qu'on se fasche qu'on se chagrine et qu'on se querelle pour le moins autant. J'ay leu avec grand plaisir le demeslè de ces 2 rivaux, Monsieur le Comte de VlaerdingenGa naar voetnoot8) a ce que je voy, fait merveille mais cette scene aupres du schavotGa naar voetnoot9) devoit estre admirable, quand les amies et tout ce qu'il y avoit chez elles firent si bien les Sabines. Voicy un portrait qui me vient d'arriver avec une lettreGa naar voetnoot10) de Monsieur le Conseiller, (car c'est ainsi qu'on nomme l'Illustre Don Sebastian au païs ou il est) lequel il a fait a ma requeste, representant au naturel Monsieur son hoste qui est le Sieur d'AcostaGa naar voetnoot11). Il m'a semblè trop beau pour n'estre point veu par les connoisseurs comme sont les freres de Moggershill et de Zeelhem. Ce qu'il tient dans la main est une serpe sans la quelle il ne monte jamais a cheval, et dont | |
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il regretta fort la perte lors que tombant dernierement dans l'eau avec son cheval il fut fort pres d'y laisser la vie. Sa callotte est auec des oreillettes dont l'une est noire et l'autre blanche, je n'ay pas sceu pour quelle raison. Je pretends de r'avoir mon original par ce que je l'estime plus qu'un des plus beaux de Raphael, a cause de cette incomparable figure del Rozinante a pieds d'Elephant. Je dinay avanthier chez l'Abbè BourdelotGa naar voetnoot12) ou il avoit aussi le Sieur du PortailGa naar voetnoot13) avec sa femme et sa fille, qu'il avoit priè expres pour me donner le plaisir de voir comme il gouuerne cette famille parlante. Il n'y a point de comedie, qui vaille ces entretiens. |
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