Oeuvres complètes. Tome V. Correspondance 1664-1665
(1893)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 1201.
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estes venu me montrer ce que vous auiez trouuè, qui n'estoit pas une invention trop subtile ny qu'il m'eut estè impossible de rencontrer, ou quelque semblable pour le mesme effet si l'on m'eust laissè faire, car je ne croy pas que vous n'advouiez, que c'estoit bien autre chose de trouuer l'application du pendule aux horologes, ou bien cette ligne courbe qui doibt egaler le mouuement du pendule, que de doubler la petite main par la quelle il est menè. Je croiois donc que pour m'avoir communiquè cette invention qui fut longtemps auparauant, que vous formassiez vos pretensions, vous vous contenteriez d'auoir une part mediocre dans ce que l'invention pourroit rapporter en cas de succes, et je me trompe bien fort si tout homme raisonnable et desinteressè estant informè du fait et connoissant ce que valent nos inventions n'en jugeast de mesme. Or quelque droict que je croye avoir si vous voulez que nostre ancien accord tïene, et que nous fassions le partage egal en toute cette affaire, sans disputer si vous m'accordez la moitiè ou si je vous l'accorde je ne m'en departiray point, et nous agirons conjointement en ce qui reste a faire. Mais si vous n'estes pas encore content de cela je ne croy pas que pour mon honneur je puisse faire d'autres conditions auec vous, et j'aimerois mieux en ce cas de vous abandonner le tout esperant que du moins en mon païs l'on ne voudra pas me faire injustice. Au reste Monsieur quelque party que vous preniez, je suis assure que ce sera parce que vous croirez d'y avoir raison, car je scay que vous auez trop d'honneur et de vertu pour en user autrement, et partant je ne laisseray pas quoy qui adviene d'estre
Monsieur Vostre treshumble seruiteur et amy, Chr. Hugens de Zulichem. |
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