Oeuvres complètes. Tome V. Correspondance 1664-1665
(1893)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 1200.
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Il faut bien que la chaise soit attachée aux flesches, comme elle est en 4 endroits, par ce que ce fonds ou marchepied que les courroies soutienent n'est qu'un petit ais qui ne tient aucunement a la chaise, ce qui semble la joindre a ce marchepied n'estant qu'une toile ciree ou chose semblable qui garantit les pieds de la boue et du vent. Tous les rideaux et l'imperiale sont faits d'une mesme estoffe, qui est de toile cirée ou vernissée le cuir estant trop pesant. L'un des plus grands inconvenients de la machine est assurement qu'il luy faut beaucoup d'espace pour tourner, et c'est ce qui en empeschera apparemment l'usage dans les villes, car je ne croy pas qu'on y puisse remedier sans en ruiner la commoditè d'un autre costè. Pour ce qui est de modelle, il faudra veoir quand ils auront tout achevè, mais c'est une chose bien fascheuse que d'avoir a faire aux artisans d'icy a cause des longueurs qui font perdre patience, et en voila asses sur ce suject. Quant a la lettre que m'escrit Monsieur le Comte de Kincardin, je vous avoueray la veritè Monsieur que j'en suis fort peu satisfait et que je m'estonne de ce qu'il vous semble qu'il agit si bien avec moy et selon l'amitiè qui est entre nous. Car a quoy tend toute cette lettre, sinon qu'il veut s'attribuer a luy seul l'invention des Longitudes, comme si les Horologes a pendule n'estoient plus mon invention depuis que je les ay donnees au public. Et il semble que la part qu'il m'y veut donner, qu'il me la donne comme par aumosne, et non pas qu'elle m'appartiene par aucun droit. Cependant je croy y en avoir un peu plus que luy et partant je ne puis aucunement souffrir qu'il se veuille porter comme le maistre de cette affaire. Vous verrez ce que je luy escris, car je laisse la lettreGa naar voetnoot4) ouuerte et si elle ne suffit pas pour le desabuser, je vous prie Monsieur d'y contribuer ce que vous pourrez, car je serois fort marry que nostre different nous fit suivre des interests contraires en cette affaire ce qui ne pourroit causer que des mauuaises suites. Je vous suis fort obligè des Observations de Monsieur BoileGa naar voetnoot5) que j'ay leus avec beaucoup de plaisir et admiration de sa diligence et exactitude. Si le temps ne m'estoit eschappè, il y a encore des choses dans vostre lettre ou je devrois respondre mais je suis contraint de sinir, les differant jusqu'à une autre fois. Je suis avec passion
Monsieur Vostre treshumble et tres obeissant seruiteur Chr. Hugens de Zulichem. |
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