Oeuvres complètes. Tome IV. Correspondance 1662-1663
(1891)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1109.
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Vander DoesGa naar voetnoot1) n'est pas bien croyable. Il n'y a pas long temps qu'on la vu icy, et je pense que c'est Monsieur Thevenot luy mesme qui luy a parlè. L'antagonisteGa naar voetnoot2) de Vossius qu'il nomme PetitGa naar voetnoot3) doit estre quelque autre que nostre Seigneur du PortailGa naar voetnoot4), car assurement il ne se tairoit pas d'un ouvrage comme cettui la, puis que dans les moindres choses il fait gloire d'estre d'opinion contraire aux autres. Il y a 4 jours qu'il est parti pour aller rencontrer la Signora MarianeGa naar voetnoot5) et sa Mere a un lieu dont j'ay oubliè le nom, de sorte que bientost nous verrons la famille en son entier, qui depuis leur absence a este comme nulle. J'ay sceu les mariages des 2 damoiselles CampenGa naar voetnoot6) estant encore a la Haije, mais ne scavois pas que la TanteGa naar voetnoot7) s'opposoit si fort a celuy de la Rousse. C'est parce que feu Monsieur son filsGa naar voetnoot8) n'y a pu reussir, quoy qu'il soit vray d'ailleurs qu'elle n'est pas trop bien conseillée de prendre le parti qu'elle prend. Les extravagances du Seigneur de NieuwerkerckGa naar voetnoot9) sont admirables, et l'on pourra manifestement veoir en luy quand il sera de retour, s'il est vray ce qu'on dit que ces voiages des Indes rendent les gens plus sages qu'ils n'estoient. parce qu'on est assurè au moins qu'il a estè fou en partant. Ces 4 ou 5 jours passez il y a eu un grand bruict par les ruës, des gens qui | |
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saisissoient ceux du peuple dont ils se pouvoient rendre maistre, pour estre envoiez en l'Amerique. Ces coquins au lieu de prendre des vauriens et gens sans adveu s'attaquoient a des fils et filles de bourgeois et les enlevoient sans que les parents pussent scavoir ou on les avoit amenez ce qui en fin causa grand tumulte parmy la ville, tellement que plusieurs de ces preneurs ont estè tuez par les laquais et la populace et mesmes quelques uns pendus. Et l'on crie contre eux depuis hier un arrest par les ruës, qui a achevè de les chasser.
Le Sieur BruynesteinGa naar voetnoot10) a peur que les Tubereuses qu'il vous a envoiees ne soient toutes peries dans la terre parce que Monsieur de la FareGa naar voetnoot11), a qui Monsieur Chieze en avoit fait tenir, a escrit que toutes les sienes ont eu ce malheur. Si les nostres ont eu meilleure fortune, faites le nous scavoir.
Pour le frere Louis. |
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