Oeuvres complètes. Tome IV. Correspondance 1662-1663
(1891)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 1097.
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l'espace AB estant environ de 2 pouces lequel il faut vous imaginer qu'il est plein d'eau meslee avec de l'huile, en sorte que cette liqueur descend et monte avec le piston et ainsi empesche qu'il n'y peut entrer de l'air dans le cylindre, mais seulement un peu de l'eau et huile fusdite, lorsque le piston n'est pas parfaitement juste: ce qui sort apres par le petit souspirail C. le robinet est au costè du cylindre en E, auquel est joint le tuyau EH, qui de l'autre bout est soudè a la petite escuelle FG, ou il y a le ciment dedans pour mettre le recipient. La figure fait veoir le tout fans qu'il soit besoin de vous en dire d'avantage. Quand on laisse reposer la machine, la liqueur qui demeure dans l'espace AQ empesche le piston de secher de sorte qu'on le trouve tousjours en estat. Pour faire que le piston ne puisse monter que jusqu'en A je bouche avec du plomb une dent du fer OP. Pour exclure l'air du recipient apres qu'il est vuidè, qui est ce à quoy je voy que vous vous estes attendu principalement, je ne trouue rien de meilleur que de mettre le recipient sur du ciment mol, dont je vous ay parlè cy devant, et d'envelopper le robinet de cuir, car par ce moyen je n'y trouue faute que fort rarement, la ou je le croy presque impossible avec le ciment dur. Quand a l'experience de l'eau qui ne descend point vous pouuez vous tenir assurè du fait, car j'ay mis un petit tuyau de mercure aupres de celuy qui contenoit de l'eau qui estoit plus haut de 2 pieds et le mercure s'abaissant jusqu'a ⅓ d'un pouce l'eau est pourtant demeurée sans descendre. Si le bon Monfieur Rook eust vescuGa naar voetnoot6) plus longtemps assurement il auroit trouuè la mesme chose. J'ay aussi fait l'experiment de LinusGa naar voetnoot7) avec un tuyau de 2 pieds ouuert par les deux bouts et dont lacauité egaloit ce cercle, mais il n'a point voulu demeurer suspendu a mon doigt, ny quiter aucunement le sond du bacquet ou estoit le Mercure, ce qui me fait croire que vos tuyaux auront estè plus larges, que la pulpe du doigt s'y sera fourrè assez avant pour tenir le verre sus- | |
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pendu. Je dis le verre, par ce que quoy qu'on sente toute la pesanteur du tuyau plein de mercure ce n'est pas par ce que le doigt le soustient, mais parce qu'il y est pressè par l'air d'en haut. car le mercure du tuyau est soustenu par la pression de l'air sur celuy du bacquet. Et ainsi il me semble qu'il n'y reste aucune difficultè dans ce phaenomene. Si l'on y pouvoit appliquer une piece de cuir, ou autre chose qui n'entroit pas dans le tuyau comme le doigt, ou mesme si le tuyau estoit bien estroit je m'assure que jamais il ne s'eleveroit. Du livre d'HeveliusGa naar voetnoot8) il n'y a non plus d'exemplaires icy a vendre que la; mais j'en fais chercher a Amsterdam ou j'ay eu le vostre, et feray bien aise d'en pouuoir faire tenir un a Monsieur le Chevalier Neile a qui je dois bien plus que cela. Je voudrois bien scavoir si c'est de luy ou de vous ou de quelqu'autre qu'est venu le livre de HorroxiusGa naar voetnoot9), car jusqu'icy j'en suis en douteGa naar voetnoot10). Si je m'acquite plus lentement de la promesse que je vous ay faite de mes travaux de dioptrique et autres, je vous prie de croire que c'est a mon grand regret. Mais il y a tant de choses qui m'interrompent dans mes estudes que je ne puis avancer que peu a peu. Voila maintenant ce voyage de FranceGa naar voetnoot11) qui va derechef m'emporter quelques mois car je ne pense pas que je puisse rien faire estant a Paris. Je m'en consoleray si je puis vous y rendre service et j'espere que vous voudrez bien m'honorer de vos commandements qui suis plus que perfonne Monsieur Vostre tres humble et tres obeissant seruiteur, Chr. Hugens de Zulichem.
Quand vous verrez Monsieur Bruce je vous prie de luy presenter mes respects, et dire que je ne responds pas encore a sa lettre AngloiseGa naar voetnoot12) parce que je n'ay encore rien a luy mander touchant nostre assaire, par ce que j'attens que mon Horologe soit faite. A Monsieur Monsieur R. Moray chevalier et du conseil Privè du Roy pour les affaires d'Escosse dans Whithall du costè du jardin. A Londres. |
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