No 843.
Christiaan Huygens à [M.A. Ricci]Ga naar voetnoot1).
18 février 1661.
La minute se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Monsieur
a Paris. 18 Febrier 1661.
Ayant veu il y a quelque jours entre les mains de Monsieur Tevenot vostre grand amy et le mien la lettreGa naar voetnoot2) qu'il venoit de recevoir de vous, dans la quelle vous me faites aussi l'honneur de parler de moy et de mon Systeme de Saturne avec quelque sorte d'approbation, je l'ay priè de souffrir que j'accompagnasse sa responce de ce peu de lignes, et que je me pusse servir de cette occasion pour vous tesmoigner une fois combien j'ay de veneration et de respect pour vostre grand merite. Il y a longtemps que j'en suis instruit et par la renommee universelle, et par ce que Monsieur SluzeGa naar voetnoot3), Monsieur GhisoniGa naar voetnoot4) et d'autres m'en ont appris, qui m'assurent tous que parmy grand nombre de rares qualitez vous possedez encore celle-cy d'estre l'unique a Rome et presque en toute l'Italie qui ait penetrè les plus profondes subtilitez des Mathematiques. Cela estant Monsieur je ne m'estonne point de ce que Son Altesse le Serenissime Prince Leopold se confie en vostre jugement devant tous les autres des productions qui sortent de son illustre academie. Mais j'ay bien suject de me rejouir de ce que vous ayez approuvè ces dernieres qu'il vous a voulu communiquer tout le premier a scavoir les doctes dissertationsGa naar voetnoot5) touchant mon dit Systeme. Il y a longtemps que j'ay escrit a Monseigneur Son Altesse le Prince combien je les estime et en effect elles me semblent confirmer si fort mon hypothese que je ne doute
presque point que mesme le Sieur Eustachio avec le Reverend Pere Honoratus Fabri ne se soyent depuis rangè de mon costè, et que la responseGa naar voetnoot6) que je leur ay faite n'ayt estè superflue. Mais je ne veux pas pourtant me trop flatter de cette esperanceGa naar voetnoot7), ny vous entretenir icy de nos controverses. ne m'estant proposè autre chose dans cette lettre que de vous demander la continuation de vostre bienveuillance, et si je l'ose pretendre quelque part dans vostre amitiè. C'est le plus grand bien Monsieur que vous puissiez m'accorder, et lequel je tascheray de reconnoistre tousjours par mes services quand il me viendra des occasions ou je puisse m'employer pour vous. faisant profession d'estre avec sinceritè et respect &c.