Oeuvres complètes. Tome X. Correspondance 1691-1695
(1905)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 2688.
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trois ans, de se promettre quelque chose de cette nature, avant qu'il s'est façonné à mon calcul, comme il avoue luy même. Avec tout cela ses constructions sont fort differentes des miennes. Car il se contente de supposer la quadrature de l'Hyperbole ou l'extension de la courbe parabolique, et moy j'ay reduit le tout aux Logarithmes, tant parce qu'ainsi tout vient d'une maniere tres simple et tres naturelle (tellement que la courbe catenaire semble estre faite pour donner les Logarithmes) que parce qu'ainsi je puis trouver par la Geometrie ordinaire une infinité de points veritables, ne supposant qu'une seule proportion constante une fois pour toutes, qu'on ne scauroit donner jusqu'icy Geometriquement que par l'etendue d'une courbe, ou quelque chose de semblable, au lieu qu'autrement on est obligé à chaque point de la courbe qu'on demande de recourir aux voyes extraordinaires. Ne scachant point, Monsieur, si vous avés deja receu le mois de Juin de Leipzig,je mettray ici l'abregé de mon discours en peu de mots. FCA (C) G la catenaire, et Z ξ A (ξ) (Z) la Logarithme. On prend AO et ZW en raison S et KGa naar voetnoot4), constante et perpetuelle, une fois pour toutes les lignes catenaires et pour tous leur points. Faisant OW=O(W)=AO. Et puisentre AO et WZ, item entre AO et (W)(Z)(supposant(W)(Z) AO et WZ en progression Geometrique continuelle) on met pour ordonnées comme Nξ ou (N)(ξ) autant de moyennes proportionnelles qu'on veut; pour decrire la courbe logarithmique ZξA (ξ) (Z). Or posant ON et O(N) egales, NC ou OB ou OR est moyenne arithmetique entre Nξ et (N) (ξ) (dont la moyenne Geometrique est AO parametre de la catenaire). Ainsi la courbe cate- | |
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naire se construit fort bien par les Logarithmes, et si elle se suppose construite par le moyen d'une chainette, elle sert à donner les Logarithmes sans calcul, ex dato numero, ou bien numeros ex dato LogarithmoGa naar voetnoot5). Voicy le reste des proprietés je suppose OR=OB et que G, P, Q sont les centres de gravité de CA (C), AC, AONCA. OR-AR=Nξ, OR+AR=(N) (ξ). Triangula OAR et CBT sunt similia (ou bien EAT); AR=AC; ψω=CA (C)=bis AC. Rectang. RAO=Spat. AONCA; Oθ:OA∷BC:AR, Oθ+OB=bis OG==quater Oβ; et AE=GP=βQ. Je n'ay pas expliqué quelle doit estre la proportion de K à S ou de WZ à OA; mais vous jugerés aisement, Monsieur, qu' AO doit estre egale à la soustangentiale (comme vous l'appelés) de la logarithmique, et que par consequent, posant OW=AO, la raison de AO à WZ est toujours la même et determinéeGa naar voetnoot6). Ainsi toutes les logarithmiques aussi bien que toutes les catenaires sont semblables ou d'une mesme espece. J'ay donné encor quelque chose dans le mois precedent, ou j'ay redressé quelques fautesGa naar voetnoot7) de mon vieux essay de resistentia medii; j'ay aussi rendu justice à vôtre series pour l'Hyperbole qu'on a eu tort de dire la même avec celle que j'avois donnée autre foisGa naar voetnoot8). Je me suis aussi servi de l'occasion pour expliquer la ligne loxodromique, ou des rumbes par les logarithmesGa naar voetnoot9), ce que j'avois trouvé | |
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il y a plusieurs années. Mais la catenaire m'en avoit fait ressouvenir. Aussi sçait-on (ce me semble) que la chose se reduit à la somme des secantes appliquées à l'arc dont vous avés remarqué Monsieur dans vôtre solution que la catenaire depend aussi. Mons. Bernoulli y a joint aussi dans ce dernier mois, la consideration de la LoxodromiqueGa naar voetnoot10). Mais il ne s'estoit pas apperçu, que la Loxodromique se reduit à la quadrature de l'Hyperbole, ou aux Logarithmes où [ou] à la Catenaire. Je voulois écrire il y a plus de trois semaines, pour envoyer ma solution que Mr. Fatio demande. Mais j'ay trouvé que vos lettres estoient restés à Wolfenbutel. Car comme j'y vay souvent, j'y ay un logis, où je laisse plusieurs papiers, mais les vostres y estoient restés par megarde. Et je n'ay pas voulu me hazarder sur ma memoire. Ainsi je ne puis satisfaire à ma promesse que dans quelques semaines, quand je seray à Wolfenbutel. Cependant je suis avec ardeur
Monsieur
Vostre tres humble et tres obeissant serviteur Leibniz. |
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