hensionis corporalis et in carcerem conjectionis, contra omnem juris ac justitiae formam, exemplo inaudito, à Rectore adversus me datum, executioni mandaret: et casu, quo satis fortis non esset, pollicitus est, Excell. D.num March. de CastanagaGa naar voetnoot9) harum provinciarum Gubernatorem, adjuncturum militum aliquot cohortes, idem ut exequerentur.
Intereà more hisce in locis consueto, adversus insultus tam atroces Concilio Brabantiae exhibui libellum supplicem. Sed periculum est, ne instinctu Internuntii, ejusdemque, quâ apud Gubernatorem pollet, auctoritate, causa haec Lovanium dijudicanda, hoc est à juratis meis hostibus damnanda remittatur.
At vero, remedium efficax huic malo ni statim opponatur, actum planè hic est de Philosophiâ Recentiorum. Nam ego (quod parum est) si succumbam, nemo posthâc sibi tutum credet, vel Copernici, vel Cartesii, vel Illustrissimi etiam Nominis Tui alteriusve novi ac docti Philosophi, mentionem facere. Suppliciter itaque nomine omnium Veritatem ac libertatem amantium, Te precor, ut causam hanc nobilissimo Domino Fratri Tuo, qui Potentissimo Britanniarum Regi à Secretis est, litterulâ aliquâ commendare digneris. Ille enim pro singulari suâ prudentiâ et auctoritate quâ hîc valet, alterutrum facile impetrabit, ut vel negotium hoc, in Concilio Brabantiae more consueto examinetur; vel Universitatis Rectori, ne ob Thesin adeò innocentem et purè philosophicam, in mei aut rectae Philosophiae detrimentum quidquam statuat, mandetur. Raptim haec scripta sunt; neque tempus patitur, ut indignum hunc procedendi modum, quem Inquisitione Hispanicâ aut Italicâ pejus odi, fusius explicem. Intereà vero Illustrissimum D.num Fratrem Tuum in exercitu convenire non differam, ac totam rem ei exponere. Vale Vir Spectatissime, et laboranti hîc Philosophiae succurre, meamque arrogantiam atque importunitatem boni consule. Sum etenim
Admirabilis Ingenii Tui,
Bruxellis. 19. July. 1691.
Cultor devotissimus Martinus Van Velden. |
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voetnoot1)
- Martin van Velden, fils de Jacobus van Velden, avocat ordinaire de la ville de Leiden, et de Helena Capelman, naquit à la Haye, où il fut baptisé dans l'église des Jésuites, le 27 décembre 1664. A l'àge de 17 ans il fut inscrit au collège du Faucon de l'Université de Louvain. Deux ans après il fut reçu bachelier en droit canonique et en droit civil. Mais déjà dès l'année précédente il était professeur primaire au collège du Faucon, une des quatre Pédagogies de l'Université, dont chacune comptait deux professeurs primaires et deux professeurs secondaires. Il fut depuis nommé professeur royal de mathématiques, dans la chaire occupée jadis par G. van Gutschoven. Il se signala comme adhérent des idées modernes et comme ‘famosus in experimentis physicis’, de sorte qu'un conflit avec ses collègues péripaticiens et ultramontains était à peu près inévitable. Ce conflit se produisit, en effet, au commencement de 1691, lorsque van Velden voulut faire défendre par ses élèves deux thèses, dont la seconde: ‘Indubitatum est systema Copernici de planetarum motu circa solem: inter quos merito Terra censetur’, fut jugée dangereuse par la Faculté. Refusant de la retirer, van Velden fut condamné à une amende, puis à l'exclusion pour trois mois de la Faculté. Van Velden prit son recours au Conseil de Brabant, duquel il eût probablement obtenu la cassation de la suspension, sans l'intervention de l'Internonce à Bruxelles, J. Piazza, abbé de St. George. Celui-ci, quoique blâmant la conduite de van Velden, lui avait déjà déclaré n'avoir pas d'objection contre la thèse
lorsqu'elle serait rédigée ainsi: ‘Indubitable est le système de Copernic touchant le mouvement des planètes autour du Soleil, à bon droit on répute la Terre une planète’, pourvu que van Velden déclarât que, par cette assertion, il ne voulait contredire aucun décret, ni aucune bulle pontificale. Mais les députés de la Faculté de Louvain réclamèrent de l'Internonce une décision plus rigoureuse, que celui-ci rendit en ordonnant à van Velden de retirer sa thèse. Van Velden fut obligé de se soumettre; mais quelques mois plus tard il fit imprimer une triple série de thèses sur la Logique, la Physique et la Métaphysique, à l'une desquelles il ajouta un corollaire affirmant le système de Copernic. Cette publication fut cause d'un second procès, dans lequel intervinrent de nouveau l'Internonce, le Conseil de Brabant et cette fois aussi le Conseil Privé. On trouvera tous les détails de ce procès dans l'écrit que nous citons dans la note 2 de cette lettre. Ce fut une longue suite d'intrigues et de querelles de plus en plus envenimées, qui, cette fois encore, força van Velden de retirer sa thèse et ne se termina qu'en 1692.
Van Velden toutefois conserva sa chaire et continua de professer le système de Copernic. En 1695, il fit imprimer un nouveau placard contenant des thèses sur toute la philosophie, dans l'une desquelles il défend explicitement le système du Monde de Descartes, c'est-à-dire le mécanisme imaginé pour expliquer le système de Copernic. En 1709, il fut installé chanoine de St. Lambert à Liège. Il mourut dans cette ville en 1724, à l'âge de 60 ans.
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voetnoot2)
- Galilée et la Belgique Essai historique sur les vicissitudes du système de Copernic en Belgique (XVIIe et XVIIIe Siècles) par le docteur George Monchamp, prêtre du diocèse de Liège, Lauréat de l'Académie royale de Belgique, Professeur de philosophie au séminaire de St. Trond. Saint-Trond, Imprimerie-librairie de G. Moreau-Schouberechts, rue de Diest. 1892. in-8o, à la page 33 et suivante des Pièces justificatives.
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voetnoot3)
- M. Monchamp ne donne pas le titre de cet écrit qui paraît s'être perdu et dont on ne connaît le texte que par les passages cités dans les pièces du procès.
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voetnoot4)
- Van Velden avait quatre frères: Grégoire Jean, baptisé le 14 février 1667, Ignace Gérard baptisé le 31 décembre 1668, François Xavier, baptisé le 15 juillet 1670, et Pierre Joseph, baptisé le 26 mars 1672, qui tous, à cette époque, se trouvaient sous la conduite du Jésuite Charles van der Burcht.
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voetnoot5)
- L'histoire de l'Eglise de A. Godeau, évêque et seigneur de Vence, né à Dreux en 1605, mort à Vence le 21 avril 1672. Une réimpression de cet ouvrage avait paru à Bruxelles en 1687 en six volumes in-12o.
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voetnoot6)
- On trouve le passage cité par Van Velden à la page 238
de l'ouvrage de M. Monchamp. Ce qui dut le rendre particulièrement agressif, fut la phrase suivante: ‘Le Pape Urbain, comme nous avons dit, et comme il paroist par une de ses Odes, estait de l'opinion du mouvement de la Terre, mais comme par sa nouveauté elle choquoit tout le monde et estoit en apparence contraire à quelques passages de l'Ecriture Sainte, que toutefois il est facile d'expliquer et qu'en effet on a expliquez, il creut devoir faire cette censure; qui fut pourtant plûtot politique qu'apostolique.’
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voetnoot7)
- Julio Piazza, originaire de Forli, abbé de St. George. Il fut internonce de 1690 à 1696, et reçut le chapeau de cardinal en 1712.
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voetnoot8)
- Thomas Stapelton, prêtre irlandais, Président du collège de Milius (collège de Luxembourg), depuis près de 35 années docteur en droits et professeur à la Faculté de Droit.
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voetnoot9)
- Don Francisco Antonio de Agusto, marquis de Gastanaga, gouverneur et capitaine général des Pays-Bas depuis le 30 décembre 1685, jusqu'au 26 mars 1692. Il mourut à Barcelona en novembre 1702.
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