Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690
(1901)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 461]
| |
No 2606.
| |
[pagina 462]
| |
le Pere Deschales, n'ont cherché que le centre de Percussion, & n'ont pas pu demontrer legitimement que c'est le mème que celuy d'OscillationGa naar voetnoot3), quoy que cela soit vray. Au reste, bien que la demonstration de Mr. le Marquis soit bonne & bien fondée, & qu'elle semble fort naturelle, elle ne laisse pas de comprendre plusieurs choses, qui peuvent d'abord faire de la peine aux Lecteurs; comme lors qu'il considere la quantité de mouvement d'un corps tout au commencement de sa chûte; & lors qu'il distingue & partage, comme il fait, le surplus de mouvement du corps A, sçavoir ce qu'il auroit davantage en tombant separément, qu'en descendant comme partie du pendule composé; & enfin, quand il dit qu'au pendule de trois poids, il faut considerer les deux A & B comme attachez en G leur centre d'Oscillation. Ces choses n'estant pas tout-à-fait evidentes, font voir que le chemin que Mr. le Marquis a pris est bien difficile, & qu'il a fallu beaucoup de justesse d'esprit pour ne s'y pas égarer. Mr. Bernoulli dans son recit de la disputeGa naar voetnoot4) entre Mr. l'Abbé Catelan & moy, sur lequel je feray en suite quelques remarques, avoit suivi ce même chemin: mais n'ayant pû aller jusqu'à la fin, c'est une autre preuve de la difficulté qui s'y rencontre. Je suis obligé à Mr. Bernoulli, d'avoir toûjours pris mon partiGa naar voetnoot5) dans cette dispute avec Mr. l'Abbé Catelan. Cependant je n'ay pû comprendre comment après avoir dit que ma proposition fondamentale du centre d'Oscillation depend de ce grand principe des Mechaniques, sçavoir que le centre commun de gravité de plusieurs poids ne scauroit monter plus haut par l'effet de leur pesanteur, que d'où il est descendu, il tourne en suite contre moy certain raisonnement qui est douteux, | |
[pagina 463]
| |
de son propre aveu, comme s'il estoit capable de mettre en doute la verité de cette même proposition; au lieu qu'il devoit plûtôt conclurre qu'il y avoit de la faute dans son raisonnement. Touchant ce qu'il m'impute, de n'avoir pas refuté dans ma premiere réponseGa naar voetnoot6) le faux principe de Mr. l'Abbé, & que dans la derniereGa naar voetnoot7) je ne l'ay pas refuté par sa cause physique: je diray que dans ma premiere réponse je croyois que c'estoit assez de montrer un defaut manifeste dans le raisonnement qu'on m'opposoit, sans entrer plus avant en matiere; & que dans ma replique du 8. Juin 1684. je pourrois pretendre, aussi-bien que Mr. Bernoulli, d'avoir refuté ce principe par sa cause physique, puis que je fais voir qu'il repugne au grand principe naturel, que les corps pesants ne peuvent monter d'eux-mêmes. Car je croy que c'est autant en cela que consiste la cause physique, de ce que dans le pendule composé les poids A & B estant descendus conjointement au bas de leur vibration, n'acquierent pas ensemble autant de vitesse, que s'ils estoient tombez separément des mêmes hauteurs; qu'en ce que le poids A consume une partie de son mouvement en agissant sur le point fixe F, suivant la demonstration de Mr. Bernoulli & de Mr. le Marquis de l'Hospital. Et ma raison est, qu'il se perd souvent du mouvement, sans qu'on puisse dire qu'il s'est consumé à rien, comme dans plusieurs cas du choc de deux corps durs, suivant ce que j'ay remarqué en publiant les loix de ces sortes de mouvements dans le Journal des Sçavans en 1669. au mois de FevrierGa naar voetnoot8): de sorte que ce n'est pas une necessité que la quantité de mouvement se conserve toûjours, si elle ne se consume à quelque chose; mais c'est une loy constante, que les corps doivent garder leur force ascensionelle, & que pour cela la somme des quarrez de leurs vitesses doit demeurer la même. Ce qui n'a pas seulement lieu dans les poids des pendules, & dans le choc des corps durs, comme je l'ay remarqué au même endroit, mais aussi en beaucoup d'autres recherches de Mechanique. J'avois montré, qu'en admettant le principe de Mr. l'Abbé Catelan, la force ascensionelle des poids d'un pendule s'augmentoit, & que par là leur commun centre de gravité pourroit monter plus haut que d'où il estoit descendu: d'où j'inferois que cela estant, ou auroit trouvé le Mouvement Perpetuel. Mr. Bernoulli ne demeure pas d'accord de cette consequence, à cause de l'obstacle de l'air & quelques autres, qui en empêcheroient l'effet. Mais il devroit avoir consideré, que la hauteur qu'acquiert le centre de gravité par dessus celle qu'il avoit, estant toûjours d'une quantité determinée, & l'effet des obstacles n'estant pas determiné, & se pouvant diminuer de plus en plus, ou pourroit facilement faire une machine, où l'avantage du rehaussement du centre de gravité surpasseroit l'empêchement des obstacles. Mais c'est de quoy assurément on ne sera jamais obligé de venir à l'épreuve. |
|