No 2607.
N. Fatio de Duillier à Christiaan Huygens.
7 août 1690.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens. Elle est la réponse à une lettre du 1er août que nous ne connaissons pasGa naar voetnoot1).
A Vtrecht ce 7 Aout 1690.
Monsieur
Je serois deja à Voorburg si j'etois Maitre de moi même. J'espere neanmoins que je pourrai Vous y rendre visite dans quelque temps. Les Gentilhommes avec qui je doi voiager sont fort jeunes. On les a tirez de l'Ecole pour les mettre entre mes mains: ainsi il leur manque bien des choses pour leur éducation. Comme ils doivent demeurer en Hollande assez longtemps j'espere qu'ils pourront apprendre leurs Exercises à la Haye où l'on a d'assez bons Maitres. Ils y seroient même déja n'étoit que j'ai cru que les Professeurs que nous avons ici pourroient leur donner l'entrée dans l'Etude du droit de l'Histoire de la Chronologie et des Belles Lettres. En attendant Monsieur que je puisse avoir le bien d'étre prez de Vous j'espere que Vous ne trouverez pas mauvais que je trouble quelque fois votre solitude pour Vous demander de vos nouvelles. Je n'ai point sçu Monsieur si Vous aviez receu une lettre que je Vous écrivis d'AngleterreGa naar voetnoot2) où je marquois diverses liqueurs qui étant simplement mêlées ensemble s'allumoient incontinent. Si je connoissois quelles choses Vous voudriez savoir touchant nos Amis de ce pays là je tacherois Monsieur de Vous repondre si je le pouvois. Mais je conçoi bien qu'il vaudroit mieux aller Vous voir à cet Hermitage dont Vous me parlez tant. Le silence et la solitude qui s'y trouvent ne sont pas ce qui m'effrayeroit. Je craindrois bien plutot de ne m'en pouvoir tirer. Je suis avec un profond respect
Monsieur
Vostre tres humble et tres obeissant Serviteur N. Fatio de Duillier.