Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690
(1901)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2512.
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inutile de dire, que vostre solution s'accorde exactement avec la mienneGa naar voetnoot2). Mon dessein avoit esté de tailler un peu de besoigne à ces bons Cartesiens qui pour avoir leu les Elemens de BartholinGa naar voetnoot3), ou du P. MalebrancheGa naar voetnoot4) croyent de pouvoir tout faire en Analyse. Cependant M. l'Abbé Catelan doit estre bien aise d'estre degagé, il auroit peut estre souvent mordu les ongles inutilementGa naar voetnoot5). Il est vray que vostre solution est encore un peu enigmatique en ce qui regarde ces autres lignes isochrones moins principales, que vostre figure dans les Nouvelles de la republique des lettres mois d'octobre 1687 appelle BE, BF, BG. C'est pourquoy vous jugerés, Monsieur, si j'ay rencontré vostre sentiment. Voicy ce que j'en penseGa naar voetnoot6). Soit une de ces moins principales ABδE passant par B sommet de la principale BD. Soit αβ egale à 4/9 du parametre de δβ, et soit Aα une droite horizontale et AB, αβ perpendiculaires chacune touchant sa courbe au sommet. Or nous scavons que | |
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le poids tombant de la hauteur ou horizontale qui passe par A sur quelque point de la courbe BD que ce soit, c'est à dire sur le sommet B ou sur quelqu'autre point D, pourra descendre uniformement par la courbe. Donc de même, le poids tombant d'A, c'est a dire de l'horizontale qui passe par α, sur un point B de la courbe βBδ pourra descendre uniformement par Bδ. Mais la descente par la principale BD et qui commence par le sommet, retient le plus de vistesse. Aussi la perpendiculaire AB touche BD, et coupe βδ. J'adjouteray aussi que generalement le temps de la descente par BD est au temps de la descente par AB, comme BC est au double d'AB, dont le corollaire est ce que vous avés voulu remarquer que BC estant double d'AB, les temps sont egaux. [Nous verrons si M. l'Abbé C y voudra mordre, quoy qu'il soit aisé en effect à un Analyste ordinaire de trouver le reste apres ce que vous en avés dit. Car le noeud de l'affaire estoit de determiner la nature de la courbe]. Je souhaitte de tout mon coeur, que vous donniés au public tant de belles decouvertes que vous avés faites depuis long temps dans la Geometrie, dans les Mécaniques, dans la Dioptrique, et autres sciences. Pourquoy ne vous serués vous pas de la commodité de tant de journaux des SçavansGa naar voetnoot7). Mais ce que je souhaitte le plus, c'est vostre santé. Je ne connois personne, qu'on vous puisse substituer. En attendant la publication de vos ouvrages, je voudrois avoir au moins quelque connoissance de ce que vous avés dessein de donner. Il me semble d'avoir ouy dire que vous pouviés rendre raison enfin de la refraction du crystal d'Islande. Je voudrois sçavoir vostre sentiment sur le flus et reflus, sur la variation de l'aimant, qui apparemment a quelque regle, sur la nature des couleurs fixes qu'on appelle reelles. Item sur la generations des sels. J'aurois écrit plustost, mais je suis en voyage depuis trois mois à voir quelques Archives pour en tirer des lumieres Historiques, et c'est pourquoy je n'ay vu les Nouvelles d'octobre qu'il y a quelques semaines. |
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