No 2511.
Christiaan Huygens à Lodewijk Huygens.
25 janvier 1688.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A la Haye le 25 Jan. 1688.
Je receus jeudy passè vostre lettre du 21e et le mesme jour je donnay commission a Mr. Moreau de faire scavoir a M. l'AmbassadeurGa naar voetnoot1) que suivant vostre promesse vous luy offriez devant tous les autres la maison de Cromvliet. Sur quoy il me promit de me porter response dans 8 jours au plus. mais n'ayant pas encore eu de ses nouuelles, je n'ay pas voulu laisser de vous escrire cellecy pour vous faire connoitre la raison d'un si long terme, la quelle est la perte que M. l'Ambassadeur vient de faire de son frere unique le PresidentGa naar voetnoot2) de Mesme. Cette mort cause une fort grande crise dans ses affaires et le met dans l'incertitude s'il doit rester en ce païs icy, ou aller prendre la charge vacante de ce defunct frere, ce qui se doibt regler suivant les lettres et ordres qu'il attend de la Cour, et c'est la ce qui fait differer la response sur vostre offre, dont il ne laissera pas de vous tenir compte. Cependant je doute fort s'il prendra maintenant cette maison, non seulement a cause des affaires que je viens de dire, qui pourroient bien l'obliger du moins a s'absenter d'icy pour quelque mois pour y aller donner ordre, mais aussi pour le grand changement en ce qui regarde ses affaires avec sa belle voisine, qu'il ne void plus, et qui cydevant luy faisoit aimer les promenades et la campagne. Fulsere quondam candidi tibi soles &c. Je voy que ses amis considerent cette raison pour le moins autant que l'autre pour empescher le dessein qu'il avoit de s'accommoder de Cromvliet. Je ne
manqueray pas de vous faire scavoir sa response si tost que je l'auray eue. Et si contre mon attente il acceptoit vostre offre, ce sera alors assez a temps de parler de ce que proposez touchant vos orangers et fleurs. Le srere de Zuylichem et sa femme aussi bien que le frere de St. Annelant connoissent la maison de BlankertGa naar voetnoot3) que vous avez louée et la disent estre fort belle. Je souhaite que vous la puissiez habiter avec plus de santè que celle ou vous estes, estant tres faschè d'apprendre ce que vous m'en dites et de la lassitude dont vous vous plaignez a la fin de vostre lettre. Il faut esperer que le voiage d'Aix vous sera utile tant