No 2510.
Christiaan Huygens à?.
[1687].
La minute se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Monsieur
Je dois vous demander pardon de n'avoir pas repondu il y longtemps a l'obligeante lettre que Mr. Tetard m'a portée de vostre part. Je vous prie de croire que ce n'est point par ce que je vous oublie. Car je vous assure que je pense tres souvent a vous et a la haute injustice qu'on excerce a vostre egard. Mais m'estant proposè d'aller a Amsterdam au sujet de mes Pendules revenues du Cap de Bonne EsperanceGa naar voetnoot1) et de parler a Mr. le Bourgemtre Hudde touchant vostre affaire, je differois de vous ecrire jusqu'a ce que je vous puisse mander le succes de cette entrevue. Cependant aiant recu nouvelles que ce second essay de mes Horloges n'avoit pas bien reussi (dont j'impute la cause a plusieurs accidens imprevus et à des negligences de ceux qui en ont eu la conduite) je n'ay point entrepris ce voiage dont je prevoiois que j'aurois peu de satisfaction. Si je croiois Mr. qu'il vous en pouroit venir quelque utilitè je ne delibererois pas de l'entreprendre expres, mais quand je songe que la protection de la ville d'Amsterdam qui vous favorise et mesmes les represailles dont elle a usè envers vostre persecuteur n'ont sceu vous delivrer de la ou vous estes, je conçois comme une impossibilité dans cette affaire et tres peu d'esperance que nos soins pourroient etre de quelque effect. J'ay estè bien aise d'apprendre par ce [que] vous mandez que ces Mrs. de la Regence d'Amsterdam vous avoient gratifiè de quelque charge, et que vous en estiez redevable aux bons offices de Mr. Hudde, mais vostre reconnoissance va trop loin de vous souvenir de [m'] attribuer quelque part a vostre bonheur en cela.