Oeuvres complètes. Tome V. Correspondance 1664-1665
(1893)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1398.
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sterdamGa naar voetnoot1) pendant vos glaces mais beaucoup plus, puisque vous en aués esté sitost deliuré, lhumeur interessée de ceux a qui la merueille de la Science des Longitudes a plustost donné de la jalousie que de la joye par ce quelle deuoit estre profitable au genre humain aussi bien qu'a eux. Cette injustice pourra bien allentir les auantages de la fortune qui vous en deuoient reuenir mais non pas diminuer rien de la gloire qui accompagnera vostre Nom dans le long cours des Siecles ni des eloges que la plus saine partie de vos Compatriotes et toutes les Nations presentes et a uenir vous en offriront. Ie vous suis bien obligé de la consideration ou vous aués euë la propositionGa naar voetnoot2) que je vous ay faitte du Sieur Thuret et de la preference que vous luy voulés bien donner sur les autres Horlogeurs pour la distribution de vos Pendules de Mer. Ce nest pas que laffection que j'ay pour luy ait eu aucune part au tesmoignage que je vous ay rendu de son merite et de sa fidelite car quoy que je sois bien aise que ce bonheur luy arriue, je me suis pourtant moins chargé de vous proposer son desir pour l'amour de luy que pour l'amour de vous, que j'ay creu qui seriés incomparablement mieux serui et auec plus de capacité que par aucun autre. Ie l'ay mandé et sans luy descouurir tout le pouuoir que vous m'aués confié, afin de faire la chose auec plus de dignité pour vous et la luy faire valoir dauantage, je l'ay neantmoins assuré que vostre inclination alloit plus a luy qu'a pas vn de sa profession dans la creance qu'il sacquitteroit mieux et plus fidellement des conditions que vous apposeriés au Traitté quand il les auroit vne fois acceptées. A quoy il a respondu à souhait, offrant de les receuoir telles que vous voudriés; quoy qu'il m'ait fait paroistre quil eust desiré qu'elles fussent plustost de vous rendre vn certum quid de chaque Horloge vendue que d'en faire vn forfait c'est a dire que de vous fournir vne fois payer vne somme conuenuë qui le deschargeroit de tout, ce que vous pourriés pretendre en luy transportant vostre droit. Si vous continués a le regarder fauorablement pour cela il faudroit m'enuoyer vne Procuration en blanc, pour contracter auec luy en vostre nom, suyuant les conditions bien distinctes que vous y insererés; et me laisser le soin du reste, cette Procuration en la meilleure forme qui se pourra signée de vous et de vos Tabellions selon lvsage de vos quartiers, et il n'y faudra pas obmettre le transport du Priuilege. I'en vseray comme jay fait en tout ce qui concerne vostre bien. Iay eu bien de la joye que vous ayés approuué mon procedéGa naar voetnoot3) dans la publication de ce que vous auiés obserué touchant l'egalité du mouuement de vos deux Pendules. Cette mesprise si excusable vous est tournée à louange par la candeur philosophique auec laquelle vous l'aués auoüée et vostre action en cela a paru a tout le monde dautant plus louable que si vous n'auiés pas descouuert vous mesme la | |
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mesprise, le jugement que vous auiés fait d'abord de vostre Obseruation eust passé aupres de chacun pour solide et pour certain. l'Extrait de la lettreGa naar voetnoot4) de Monsieur de Moray que vous m'aués enuoye qui nous apprend que pendant tout ce long voyage du Capitaine Holmes la roüille na aucunement accueilli vos Horloges, m'a infiniment pleu et a nos Amis a qui je l'ay fait voir. Il eust esté a souhaiter que ce Capitaine se fust donne le soin de mettre son Iournal entre les mains de vostre AmiGa naar voetnoot5) comme auoit fait l'autreGa naar voetnoot6) de son Voyage en Portugal. Ie ne suis point d'auis que vous vous exposiés aux hazards de la merGa naar voetnoot7) pour en faire vous mesme l'espreuue qui n'a que trop este faitte par lvn et par l'autre. Ie vous prie d'assurer Monsieur vostre FrereGa naar voetnoot8) de la continuation de mon estime et vous de me croire tousjours passionnement Monsieur Vostre treshumble et tresobeissant seruiteur Chapelain. De Paris ce 24 Auril 1665. |
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