Oeuvres complètes. Tome V. Correspondance 1664-1665

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N^o 1370.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
2 avril 1665.

La minute se trouve à Leiden, coll. Burman.

a Mon Père

2 aprilis.

Attendrons ses hardes¹⁾ et en ferons comme il ordonne. le frere de Zeelhem avoit conseillè de rabattre au frere de St. Annalant²⁾ quand on liquidera du revenu des terres qu'il n'a point tirè, ce qu'on a continuè de paier au 200^e dernier pour la portion de Sus³⁾. Leeuwen a estè icy. Monsieur d'Hauterive n'est pas mort ni malade que je scache, sinon 90 ans. adieu et qu'il se souviene de ce.

Je ne voy rien de deshonorable pour moy dans le journal. il n'y a pas de honte de retracter ce qu'on a mal entendu quoy quil en soit je reste assurè que c'a estè Monsieur Chapelain ou quelqu'un de mes bons amis qui a fait mettre la remarque, car il paroit par ce terme de grands hommes qui est a la sin⁴⁾. Pour les nouvelles pendules j'ay promis la preference a Thuret devant que d'avoir receu les recommandations de Monsieur de Brunet⁵⁾.

l'application de l'invention aux horologes de poche n'est pas tout a fait nouvelle parce que desia l'on en fait qui se remontent toutes les heures par une maniere semblable. L'on n'en donneroit jamais privilege en France parce que ce seroit ruiner les horologers en cas que l'invention succede bien et puis je ne dois pas m'embarasser de tant de choses a la fois.

le livre de 5 sous⁶⁾ est du Pere Mersenne et je l'ay ailleurs. Celuy du Trico-

1) Constantyn Huygens, père, partit de Paris pour Orange le 26 mars 1665. [Dagboek.]

2) Philips Doublet.

3) Susanna Huygens, épouse de Ph. Doublet.

4) Il s'agit ici de l'‘Observation à faire sur le dernier article du precedent Journal, où il est parlé de la Concordance de deux Pendules suspenduës à trois ou quatre pieds l'une de l'autre’, insérée dans le Journal des Scavans, N^o. xii, du 23 mars 1665. Dans cette Observation sur l'article reproduit par nous dans la Lettre N^o. 1336, le changement d'opinion de Chr. Huygens quant à la cause de la sympathie de deux horloges (consultez la Lettre N^o. 1345) est annoncé. Elle finit par les mots:
Il ne faut pas qu'on trouve cette retractation estrange: car tout le monde peut se tromper dans ses premieres pensées. Mais il n'y a que les grands hommes qui reconnoissent incontinent la cause de leur erreur, & qui la veulent bien avoüer.

5) Peut-être s'agit-il de
Claude Brunet, médecin à Paris, qui, en 1695, publia avec Bourdelot un journal périodique de médecine. Il était surtout métaphysicien.

6) Il s'agit probablement de l'ouvrage
Les Qvestions Theologiqves, Physiqves, Morales et Mathematiqves. Où chacun trouuera du contentement, ou de l'exercice. Composees par L.P.M. A Paris, m.dc.xxxiv. Chez Henry Gvenon, ruë saint Iacqves, pres les Iacobins, à l'image saint Bernard. Auec Privilege & Approbation. in-8^o.

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mete⁷⁾ me semble parler serieusement et par consequent estre fou. livre⁸⁾ de Brandwijck⁹⁾. Jay donnè desia ordre pour l'horologe de Monsieur de Montmor et longtemps auparavant pour celles de l'ambassadeur¹⁰⁾ et Monsieur de Carcavi.

7) Le Courrier de Traverse, ou Tri-Comete observé à Oxford en Angleterre depuis le 22 novembre. Traduit de l'Anglois de Monsieur de Fortfischer. A Paris chez Jacques Boüillerot. 1665.
Cet ouvrage, devenu très rare aujourd'hui, se trouve mentionné dans le Journal des Sçavans N^o. xiii, du 30 mars 1665. Il donna lieu à une correspondance entre Ism. Boulliau et St. de Lubienitzki. Voir ce dernier dans son ‘Theatrum Cometicum’; il paraît que l'auteur n'était pas anglais.

8) Avond-School voor Vryers en Vrysters om in de Minne-Kunst geoeffent en onderwezen te werden nae de voornaemste lessen en leeringen van Ovidius, getrocken uyt syn drie Boecken De Arte Amandi ende op onse tyden en Zeden gepast. Door Jacob Westerbaen, Ridder, Heer van Brandwijck, en Sybland &c. In 's Graven-Hage, by Johannes en Pieter Tongerloo, Boeckverkoopers woonende in de Veen-straet, anno 1665. in-4^o.

9) Jacob Westerbaan, chevalier, seigneur de Brandwijck et Gybeland, naquit à la Haye en 1599 et mourut à sa campagne Ockenburgh, à Loosduinen près de la Haye. D'abord étudiant en théologie de l'église Remontrante, il devint plus tard médecin et épousa Anna Weytsen, veuve de Reinier van Oldenbarneveld. Il était poète, mais n'appartenait pas au cercle du Muyderslot.

10) W. Boreel.