Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 5
(1966)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd1866. 1633 augustus 11. Van J. de CordesGa naar voetnoot6.Monsieur, Je me persuade que vous aures eu grand subiect de vous estonner de ce que i'ay tant tardé à vous respondre après avoir receu celle qu'il vous pleust m'escrire le premier iour de Juin passéGa naar voetnoot7, mais aussi veux-ie croire que vous n'aures pas voulu me condamner sans m'ouyr. Ie vous diray donc que i'ay tardé expressément pour attendre que le dernie(r) livre de P. AureliusGa naar voetnoot8 contre le P. SirmondGa naar voetnoot9 | |
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Ga naar voetnoot9 fust sorti de la presse comme il est | |
depuis (arrivé) pour vous envoyer à une fois tout ce qui s'est imprimé de ceste controverse (commenc)ée en Angleterre et continuée en France où vous n'aures pas besoin des escritz des jésuites Anglois et du P. Sirmond estans inséréz tout du long sans altération dans les responses qu'y a faict Aurelius qui consistent en un livre contra SpongiamGa naar voetnoot1 intitulé Responsio disputatoria in 4oGa naar voetnoot2 et pour ce qu'en la 92 page diceluy il avoit dict ces paroles: Sic antiqua editio Coloniensis, quam nescio cur P. Sirmondus sine causa sequi maluerit, contra P. Frontonem Duc(aeum)Ga naar voetnoot3, qui exploratis diligenter vetustis MS. ultimae illi parti negation(em) non adiicit, le P. Sirmond prit de la occasion de faire une épistre à P. Aurelius qui l'envoya á monsr. AubertGa naar voetnoot4 | |
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Ga naar voetnoot4, principal du Collège de Laon, qu'il pensoit estre l'Aure- | |
lius et cependant ne l'est pas. Or ceste épistre estant tombée ez mains d'Aurelius, il n'y voulut si tost faire response, mais quand il vit que le P. Sirmond la fiasoit courir par Paris il y respondit et son escrit est inséré dans l'autre volume in 4o qui est sans ti(tre) et contient la défense de l'epistre de messieurs les Prélatz contra QuerimoniamGa naar voetnoot1; la response in octo causas Spongiae praeambulas à l'Épistre du P. SirmondGa naar voetnoot2 qui y est insérée et la défense pour monsieur de Paris, et la raison pourquoy ce volume est (s)ans tiltre est qu'il y manque une épistre dédicatoire à messieurs les prélatz de France et une préface au lecteur qui ne sont encore imprimées. Plus une confutation des iniures prétendues par les jésuites avec l'extraict des iniures que les jésuites Anglois avoyent vomi contre les docteurs et les évesques qui avoyent censuré leurs livresGa naar voetnoot3. Plus la response au P. Sirmond intitulé AnaereticusGa naar voetnoot4 à quoy i'ay adjousté les oeuvres de Guillaume de | |
S. AmourGa naar voetnoot1 qu'on a défendu icy par arrest du Conseil à cause qu'elles avoyent esté iadis condamnées pas le Pape Alexandre IV, et sur ce subiect vous verres la préface apologétique avec la Bulle d'Innocent IV et les histoires qui suivent, qui monstrent la violence de ce temps-là. Vous aures avec ceste-cy son épitapheGa naar voetnoot2 que i'ay eu seulement auiourd'h(uy). Et pour ce que quand monsieur PetitGa naar voetnoot3 s'en retourna il me laissa ce qu'il avoit faict imprimer de nouveau ie le vous envoye aussy. Et de tout i'en ay faict un pacquet que i'ay donné icy à mons. TreselGa naar voetnoot4 pour le vous faire tenir au plustos(t) et pour ceste-cy avec les incluses i'en ay faict un petit pacquet que i'ay donné aussy au dict S. Tresel afin qu'il le vous envoye par terre et que par ce moyen vous le puissiez recevoir plustost n'estant exposé à la mercy des ventz comme est le pacquet des livres qui pour estre trop pesant ne vous peut estre autrement envoyé et le dict S. Tresel m'a (promis q)u'il le vous envoyeroit fort seurement. Pour respondre maintenant à vostre lettre ie v(ous di)ray que depuis qu'elle a esté escrite il s'est bien passé des choses en Allemaigne en faveur de la couronne de Suède et de ses confédérez. Pour la dernière année de vostre pension ie n'y vois aucune lumière aussi ie n'y songe plus car ceux qui ont succédé au | |
défunctGa naar voetnoot1 sont bien plus difficiles que luy et l'assignation qu'on vous avoit donné n'estant de leur temps il est très malaise qu'ilz facent un fondement nouveau pour vous payer et la cour n'estant plus icy mais à Monceaux d'où elle pourra aller à Chasteau Thierry pour estre plus proche de Lorraine, si le ducGa naar voetnoot2 branle tant soit peu il n'y aura plus de lieu d'en parler sinon qu'après leur retour. Pour monsieur BignonGa naar voetnoot3 ie luy fis veoir vostre lettre et pour ce qu'il vous escrit ie ne vous en diray pas davantage. I'ay veu icy monsieur WibeGa naar voetnoot4 qui m'a tout réiouy pour les bonnes nouvelles qu'il m'a donné de vostre bon estat et santé. Ie parlay devant hier de vous avec monsieur des HayesGa naar voetnoot5 qui m'a chargé de vous saluer de sa part: il se prépare pour faire dans la fin de ce mois un voyage pour accompaigner madame de NemoursGa naar voetnoot6 en Savoye ce qui lui pourra apporter du divertissement. Pour monsieur de ChasteauneufGa naar voetnoot7 il est tousiours en sa prison d'Engolesme et l'on n'en parle non plus que s'il n'estoit poinct. Pour monsieur RigaultGa naar voetnoot8 il a achevé son Tertullian que nous aurons hors de la presse dans la fin de ce mois et pour luy le royGa naar voetnoot9 luy a donné pour vingts quatre mille livres un office de conseiller au nouveau parlement qu'on va establir à Metz. Et pour ceste office il y a finance de quarante mille livres de sorte qu'on faict estat de luy donner seize mille livres, il est néantmoins irrésolu ne sçachant encore s'il y yra ou non; il m'a chargé de vous saluer de sa part. Pour sçavoir quel homme c'est que Petrus Aurelius, iusques à présent l'on n'y a rien peu pénétrer. Plusieurs devinent et le donnent tantost à l'un tantost à l'autre, mais aucun ne le peut sçavoir certainement si ce n'est luy mesme et son entremetteur immédiat qui est encore incogneu horsmis à celuy (auque)l il communique sans pourtant luy avoir déclaré qui est Petrus Aurelius et (voilà tout ce) que ie vous en puis dire pour n'en sçavoir davantage. Pour les évesques qui ont si mal défendu leur défenseur, vous en touches la vraye cause, car s'ils se fussent souvenus de leur dignité, ilz n'eussent estés si lasches comme verres par la copie de leur épistre circulaire que ie vous envoyeGa naar voetnoot10. Mais depu(is) que le confesseur a esté pris de ces gens-là il ne fault trouver estrange ce que nous voyons. Par la lecture de tout ce qu'a escrit le P. Sirmond et des responses qu'on luy a faict vous iugeres aisément s'il fault que la négative soit ou non dans la fin du | |
canon du concile d'Orenge ce qui se décide par la practique de ce temps-là, dont l'Épistre d'Innocent premier ad Decentium EugubinumGa naar voetnoot1 est un tesmoignage hors de toute exception puis qu'il est environ vingt ans devant le concile d'Orenge. I'avoue bien que durant les premiers trois centz ans de l'église lors que les évesques baptisoyent eux-mesmes l'on ne donnoit le baptesme qu'on ne donnast aussy l'onction de la confirmation et l'euchar(istie), mais à cause de la multitude et que les évesques n'y pouvoyent suffire il fallut laisser le baptesme aux prebstres ce qui donna subiect au Pape SilvestreGa naar voetnoot2 de leur permettre de chresmer les baptiséz comme d'une simple cérémonie pour le danger de mort, mais pour l'imposition des mains suivie de l'onction au front qu'on appelle perfection et confirmation, cela a esté reservé aux seulz évesques. Ie ne vous en diray pas davantage puis que vous en trouveres asses dans les responses de P. Aurelius qui se fonde sur les autheurs anciens sans vous parler du Sacramentaire de S. Grégoire le grandGa naar voetnoot3, d'Isidorus HispaliensisGa naar voetnoot4, du Vénérable BedaGa naar voetnoot5 sur le 8e des Actes des Apostres, de AlcuinusGa naar voetnoot6, d'Amalarius FortunatusGa naar voetnoot7, de RabanusGa naar voetnoot8, de Valafridus StraboGa naar voetnoot9 et plusieurs autres qui ont escrit des divines offices. Ie m'asseure que vous aures veu maintenant l'épistre de S. ClémentGa naar voetnoot10 de laquelle i'attendray vostre iugement y en ayant quelqu'un pardeçà grand critique | |
en telles matières qui prétend avoir des raisons fort puissantes pour monstrer qu'elle n'est pas la vraye épistre de S. Clement aux Corinthiens; si ie puis avoir ces raisons ie vous en feray part. Mais ie m'estonne que vous ne nous parlies poinct de ce que vous avies désià faict sur les EvangilesGa naar voetnoot1; il me semble qu'il n'y a rien qui vous (empesche) de les donner au public et quand vous ne le pourries faire imprimer à Ha(mbourg) il vous est facile de le faire faire à Amsterdam par (la faveur) du bon mons(ieur Blaeu)Ga naar voetnoot2. Il vous pleust dernièrement m'envoyer e(n) un volume les (de)ux livres des ép (istres Caselii)Ga naar voetnoot3 l'un aux princes et l'autre aux hommes nobles, mais l'on m'a dit qu'il y (avoit encore un) troisième aux hommes doctes, lequel, si vous le pouvies recouvrir, vous m'(obligerez) grandement de me l'envoyer pour rendre parfaict ce que vous aves desià si bien commencé. I'ay de cest autheur ce qu'il a faict sur la table de CebesGa naar voetnoot4, de ratione studiiGa naar voetnoot5, l'épitaphe de Eric, roy de DanemarkGa naar voetnoot6 et quelques traicts politiques; ie fais grand cas de cest autheur comme estant l'un des premiers hommes que l'Alemagne ait porté depuis Joachimus CamerariusGa naar voetnoot7. S'il y avoit moyen de trouver par delà Clavis Peripatetica Philippi Scherbii in 4oGa naar voetnoot8 ie le désirerois bien avoir n'en pouvant rencontrer icy. Comme i'estois hier avec monsieur Perrot de la MalemaisonGa naar voetnoot9 et luy disant que i'estois sur le poinct de vous escrire, il me chargea de vous saluer de sa part; ie fus devant hier chez monsieur le président LussonGa naar voetnoot10 pour sçavoir s'il vous vouloit escrire, mais ie ne le trouvay pas. | |
Monsieur de Villiers HotmanGa naar voetnoot1 vous baise les mains et pour faire fin à ceste longue lettre ie ne vous demande autre chose sinon qu'il vous plaise tousiours aymer et avoir en vostre souvenir celuy qui tiendra tousiours à honneur d'avoir la qualité, Monsieur, de vostre très humble et obéyssant serviteur Jeh. de Cordes. | |
De Paris, ce 11e d'Aoust 1633.
Monsieur TillenusGa naar voetnoot2 mourut le premier de ce mois. Monsieur MercierGa naar voetnoot3 me donna un de vos livres de iure belliGa naar voetnoot4 en grand papier dont ie le remerciay et vous en remercie maintenant et pour celuy que i'avois ie l'ay donné au bon monsr. GodefroyGa naar voetnoot5. | |
Adres: A Monsieur Monsieur Grotius A Hambourg. In dorso schreef Grotius: 11e Augusti 1633, Cordes. |
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