Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690

N^o 2603.
Christiaan Huygens au Marquis de l'Hospital.
3 août 1690.

La minute se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle a été publiée par P.J. Uylenbroek¹⁾.
La lettre est la réponse au No. 2600.

3 Aug. 1690.

Respondu le 3 Aoust, que sa lettre destinée a estre mise dans les nouvelles²⁾, est beaucoup mieux qu'auparavant³⁾ et que je l'y feray mettre apres avoir aussi

1) Chr. Hugenii Exercitationes Mathematicae etc., Fasc. I, p. 231.

2) Voir la pièce N^o. 2605.

3) La pièce N^o. 2581.

[p. 454]

changé mes remarques⁴⁾, qui regarderont pour la pluspart Mr. Bernouilli; que j'entens maintenant son raisonnement et que j'admire comment il ne s'est point egaré dans un chemin si nouveau et ou il faut estre si fort sur ses gardes. Que je temoigneray dans mes remarques qu'il est le premier, qui, apres mon traitè du centre d'oscillation, ait trouvé une voie nouvelle pour parvenir à ces centres, car Mariotte⁵⁾ et le P. des Chales⁶⁾ n'ont cherché que les centres de percussion, qu'ils n'ont pu demontrer estre le mesme que l'autre. Que cependant il voit combien sa methode est difficile, et qu'elle ne s'etend qu'aux poids qui sont mis en ligne droite. Que je le prie de faire souvenir Mr. de la Hire de faire venir mes Exemplaires de Peronne. S'il est de fils du comte de Ste. Mesme que le D[uc] de Roanez m'a amené autrefois; si cela est, que jay bien de la joye de renouveller cette ancienne connoissance etc.

4) Voir la pièce N^o. 2606.

5) Dans son ouvrage cité dans la Lettre N^o. 1795, note 10. Voir, à la page 91, Les OEuvres de Mariotte, citées dans la Lettre N^o. 1621, note 2. Mariotte, dans la Proposition XVII, y traite le problème: ‘Trouver le centre de Percussion d'un pendule composé.’
C'est probablement de Mariotte que de l'Hospital a emprunté la notion de la vitesse avec laquelle un corps commence à tomber, d'après le Lemme formulé dans la Proposition XI: ‘Un corps qui tombe dans l'air libre, commence à tomber avec une vitesse déterminée, & qui n'est pas infiniment petite; c'est à dire qu'elle est telle, qu'il en peut avoir de moindres, en différents degrez’. Mariotte explique ce Lemme comme il suit: ‘Car il est impossible qu'un mouvement soit sans une vitesse déterminée, & entre le mouvement & le repos, il n'y a point de milieu, donc sitôt qu'il est en mouvement, il a une vitesse’.

6) Dans l'ouvrage cité dans la Lettre N^o. 2259, note 7, et dont on trouve l'analyse dans les Acta Eruditorum d'octobre 1683, pages 451 et suiv.