Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690
(1901)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2550.
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une grande commoditè et presqu'une necessitè d'avoir une retraite et un logement à la Haye, pour n'estre pas obligè d'en partir tousjours avec le batteau de 6 heures et demie. Vous prendriez donc la maison suivant celà, qui nous fust convenable, soit que j'y fisse mon menage apart, ou en m'accommodant pendant l'hyver avec vous, car assurement le plus que je me puis decharger de ce soin le mieux je l'aime. Mais je voy que vous n'avez pas encore bien resolu si vous irez demeurer à la Haye ou non, et certainement c'est une chose ou il faut bien penser. Peut estre vos messieurs de Gorcum, voiant que vous quitez la fonction de vostre charge et mesme la ville de Rotterdam, s'aviseroient de la declarer vacante par vostre inhabilitè, et s'ils l'entreprenoient a qui s'adresser pour avoir justice? Seulement cet embaras feroit beaucoup de mal a vostre santè, mais je ne doute pas que vous n'ayez desia considerè cette affaire, et que vous n'aiez assez de prevoiance pour ne prendre que des mesures seures. Pour ce qui est de l'argent que vous m'offrez avec tant d'honnestetè a me prester, quoy que j'en aye encore quelque somme, toutefois par ce qu'il m'en faudra pour la paije du 200e dernier je seray bien aise si vous voulez me faire tenir deux mille livres. Comme la seuretè y est entiere vous voudrez bien peutestre me les donner a 3 pour cent, sur quoy pourtant je ne veux point contester. Je ne puis pas encore vous dire si j'accepte vostre autre offre d'aller passer l'hyver prochain avec vous à Rotterdam, où le louage de vostre maison vous retient. Je verray si je trouve des chambres garnies à la Haije à pris raisonnable, à moins de quoy je pourrois bien vous prendre au mot, vous estant cependant fort obligè de vouloir bien m'accorder cette retraite en cas de besoin. Je suis fort estonnè de ne recevoir point de response du frere de Z. à qui j'ay escrit par trois foisGa naar voetnoot4) depuis mon retour d'Angleterre, et tousjours touchant cette affaire dont je vous ay parlè que je voulois soliciter avec son aide. Je ne scay comment cet air du païs par de là l'a rendu insensible et assoupi. Peut estre que ma soeur m'apportera quelque lettre ou du moins quelque response de bouche. Il y a longtemps qu'elle est embarquée, selon les nouvelles que nous en avons euës, mais il y a aussi longtemps que le vent est contraire, ce qui pourra bien exercer la patience de la bonne dame. Adieu mon frere, je baise tres humblement les mains a madame vostre chere Espouse. |
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