No 2549.
Constantyn Huygens, frère, à Christiaan Huygens.
27 septembre 1689.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse aux Nos. 2544 et 2545.
Chr. Huygens y répondit par le No. 2551.
Hamtoncourt le 27 Sept. 1689.
J'ay receu deux de vos lettres dans lesquelles vous me parlez de la charge vacquante par la mort de Mr. PetcumGa naar voetnoot1), et me priez de la demander pour vous au Roy. J'aurois souhaitté de pouvoir parler avec vous sur cette affaire avant que d'en parler au maistre ou du moins d'avoir pû vous dire mes considerations par escrit, mais voyant que vous me pressiez par une seconde lettre j'ay fait ce que vous avez desiré de moy, et ay dit au Roy qu'ayant appris à vostre arrivée en Hollande la mort dudt. Petcum vous m'aviez prié de luy dire que vous preniez la hardiesse de luy offrir vostre treshumble service pour cette place. Il me repondit, en parlant un peu bas, qu'il ne scavoit pas encore s'il la devoit remplir et qu'il n'avoit pas encore resolu sur cette affaire. Ne pouvant pas le presser pour le faire haster, je luy dis que je le priois de songer a vous quand cela seroit et que je ne doutois point que S.M. ne fust fort bien servie faisant choix de vous, que vous aviez le jugement net, et qu'aux choses que vous preniez entre les mains vous vous y appliquiez extremement. Il dit la dessus qu'il le croyoit et qu'il estoit persuadé que vous aviez des pensees bien plus relevées que celles qu'il faut pour examiner des Contes de Receveurs et choses semblablesGa naar voetnoot2). Je repliquay que vous aviez toujours assez bien reussy en toutes les choses que vous aviez entreprises et que je m'asseurois que vous employant S.M. seroit satisfaite de vostre service.
Voyla une conversation qui ne conclut rien de positif. Je doubte mesme s'il m'a dit tout ce qu'il auoit dans le coeur et s'il ne songe pas a quelqu'autre personne, dequoy pourtant je n'ay appris ny ouy dire quoy que ce soit. Je vous conseillerois de parler à SchuylenburgGa naar voetnoot3) et luy faire ouverture de la chose en luy raccontant ce que m'a dit le Roy. Il peut vous servir et aussi vous informer de ce qui se fait, ou s'est fait en cette affaire. Cependant il auroit bien mieux valu d'avoir embrassé en cecy le party que vous proposa le bon Pere avant sa mort auquel malaisement on auroit pû refuser la faveur qu'il auroit demandée pour vous et les 200mes deniers estoyent une chose dont on voyoit bien que nous ne serions pas tousjours exemts. Il faut esperer que les choses continuant d'aller comme elles font nous ne serons pas longtemps soubs cette oppression.