Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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pour moy qui n'ay pas tant d'argent a quelque chose pres que Sa Maij. Treschrestienne je luy ay desia fait profiter en compte les cent liures ou quelque chose d'auantage a quoy monteront les Estampes du Cabinet du Roy etc. asseurement si le Roy le scauoit, il ne scauroit peut estre pas beaucoup de gré au Seigr. de Carcavy, qu'il le laisse si longtemps debiteur d'une si petitte somme. Sur la liste que vous m'auez envoyee des Estampes du Cabinet du RoyGa naar voetnoot2), il y a un liuvre des divertissemens de versailleGa naar voetnoot4) de l'annee 1668. lequel ne se trouue pas parmi les autres, et que vous estes prié de ne pas oublier quand vous m'envoyerez quelque chose. Je ne scay qui m'a dit qu'il n'estoit pas encore prest, mais il me semble qu'on n'aura pas voulu publier la feste de l'annee 1674Ga naar voetnoot5). deuant celle qui est anterieure de six ans. le Sigr. Padre estoit en peyne de vostre santé l'autre jour parce qu'il ne receuoit point de vos nouuelles par ce dernier ordinaire, J'espere pourtant que ce n'est rien et que vous vous trouuez doresnavant tout a fait remis de vostre Rheume et ce qui en dependoit, c'est une incommodité universelle a ce qu'il semble presentement par toutte l'Europe. comme aussi les defluxions, de cette derniere sorte de maux jay eu tres bonne part depuis quelques semaines et n'en suis pas encore tout a fait delivré; ma vertu caminante, (comme disoit feu don Japhet d'armenie) en a beaucoup paty, m'ayant pris aux deux pieds a la fois auec des douleurs assez sensibles. Vostre belle Jnvention du niueau est fort admiree de tous ceux a qui elle a esté communiquee pour autant qu'il vous a plu d'en decouvrir, et le reste est attendu auec beaucoup d'Impatience. Vous scauez sans doutte que le frere de Z. et sa chere moytié quittent la maison paternelle, sans qu'on les en aye pu dissuader par aucune consideration de la solitude dans la quelle ils laissent le bon homme qui auroit esté bien aise qu'ils fussent demeurez, mais par une complaisance plus grande que la leur, tesmoigne en estre fort satisfait, ne voulant point du tout dit il qu'on se contraigne en aucune façon pour l'amour de luy. Jl y a deux ans ou peu s'en faut que vous auez quitté la patrie, ce qui nous fait esperer que uous pourrez bien venir passer l'Esté prochain en ces quartiers ce qui ne contribueroit pas peu a rendre les premiers mois de la solitude du Sigr. Padre moins ennuyeux et desagreables. Sur ce sujet je ne puis pas manquer d'adjouster une nouuelle domestique qui est que la bonne Sigra Aeffie vers la soixantiesme annee se trouuant si furieusement Jncommodee de son vieux Pucellage qu'il semble que le don de continence luy eschappe s'est resolu de se marier vers le printemps, par pure Jnclination dit elle et sans aucun Jnteret du Costé du Galand, pour preuue de quoyelle dit qu'il ne luy a jamais demandé ce qu'elle auoit d'argent ou de bien, il est grenadier de sa | |
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profession dans les gardes de S.A. Et de ces Messieurs a Bonnet de couleur de Feu, mais LeertouwerGa naar voetnoot6) de son mestier, ce que nous apprehendons fort qu'apres auoir mangé le bien de sa chere moitié, il n'exerce pour le tenir en haleine sur la peau de la pauvrette. Cepandant elle est fort resolue, et tres contente de la bonne fortune. adieu toutte la famille vous baise les mains. En escriuant la date sur ma lettre je me ressouviens que Je ne vous ay pas souhaitté une heureuse annee pour celle ou nous venons d'entrer, comme je le fais donc pour la presente, et cinquante autres annees consecutives. s'il plaist au bon Dieu, en dat het ons saligh isGa naar voetnoot7). amen. |
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