Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2155.
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les coups de canons a cartouches que luy tirerent les vaisseaux de Guerre que l'on avoit mis sur la riviere vis a vis la dite coupûre en tuant quelque monde de ce party. Il est certain que la garnison que j'ay dite renvoya fort bien un certain tambour qui vint pour la sommer de se rendre. De plus comme Mr. Bardon parle des Tours, et des Fortifications de mon dit Chasteau qu'il y auoit (ce dit il) ordre de demolir, je crois ma foy qu'il prend une chose pour une autre, car a ce Chasteau il n'y a aucunes Fortifications qu'un meschant parapet de brique autour de la Bassecourt et aucunes Tours horsmis ces deux colombiers qui en fortifient les deux coins comme vous scauez aussi bien que moyGa naar voetnoot2). Au reste je ne scay si estant ce que je suis j'aurois fort bonne grace de recommander a mess.rs les Ambassadeurs pour leurs affaires une personne qui est Francois de nation et que je n'ay pas le bien de connoistre, de laquelle en le leur recommandant je serois en quelque sorte garand a l'egard de ses actions. Vous pourrez dire s'il vous plait a cet homme qu'en d'autres choses moins delicates que celle dont il me parle je seray bien aise de le servir mais que je croy qu'il faut laisser au choix de mess.rs nos Ambassadeurs de quelles personnes ils veulent se servir pour leurs affaires. J'ay translaté ce qu'il y a dans vostre lettre touchant les insectes du poivre et nous l'avons envoyé a Leeuwenhoeck duquel vous pourrez auoir la reponse l'ordinaire suivantGa naar voetnoot3). Dans de l'au poivrée que j'ay gardée pres de trois semaines il n'est encore rien venu, je croy que le froid est contraire a la generation. Je mettray la bouteille dans un lieu moins froid, que la où elle a esté, et y mettray plus de poivre. J'ay eu depuis peu une grande Carte de Rome faite nouvellement en feuillesGa naar voetnoot4) ou toutes les maisons quasi sont marquées telles quelles sont, et c'est un fort bel ouvrage. Vous m'obligerez de vouloir me chercher a Paris un livre qui traitte des Vies et des ouvrages des Peintres Italiens modernes plus recents que ceux dont parle RidolfiGa naar voetnoot5) et BaglioneGa naar voetnoot6). Il y a je croy quatre ou cincq ans qu'il fut impriméGa naar voetnoot7). Je | |
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voudrois encore avoir le Vitruve Francois de Mr. PerraultGa naar voetnoot8) et une demy douzaine de Paires de Ciseaux, de ceux qu'on appelle forts comme vous m'avez envoyé une fois auec leurs estuys de Chagrin. Ceux de l'autre fois estoyent du Coutelas et tres bons mais on veut me faire accroire icy que lon ne travaille plus dans cette boutique ou du moins qu'elle n'a pas la reputation d'autrefois. Vous scaurez choisir le bon maistre. Je vous envoyeray un billet de change de quelque argent pour en prendre ce que vous pourrez auoir la bonté d'employer par fois pour moy. Ces choses que je dis vous pourrez les envoyer avec des hardes que Mr. d'OffenbergGa naar voetnoot9) qui est icy et se tremousse fort a la Court fait venir pour son Altesse. Son homme par de la viendra vous en parler s'il me tient parole, comme je croy qu'il fera, ayant besoin de moy. Le mangeur de feu est icy et se fait voir a qui veut. Je ne l'ay pas encor veu mais lui ay procuré la permission de debiter sa marchandise. Il offre d'enseigner son art si on veut luy donner pension pour vivre. |
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