No 1874.
Christiaan Huygens à Lodewijk Huygens.
31 mars 1672.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A Paris ce dernier Mars 1672.
Je croiois qu'on avait abandonnè vostre affaire matrimonialeGa naar voetnoot1) c'est pourquoy je me suis estonnè de voir dans la longue deduction que vous venez de m'en faire que vous en parlez encore en termes de presenti. Je l'ay tousjours creue fort bonne et si cela se peut encore je vous conseillerois fort de l'achever, sans vous tant mettre en peine des conditions sur lesquelles l'on lanterne de costè et d'autre. Toutes ces contestations et ces aigreurs cesseroient bientost en suite, et en tout cas les exspectatives de tous costez sont si bonnes et seures que vous ne scauriez manquer d'estre secouru dans peu de temps, supposè que vous en eussiez a faire. Quand je fais reflexion sur tout ce que vous dites de vos entretiens avec le Signor Padre et de ses chagrins contre vous, il me semble que vous devez tascher en toute maniere de sortir ex patria potestate et lare, et si ce n'est par le moyen dont je viens de parler, ce devroit estre en prenant le premier employ un peu raisonnable que vous pourriez obtenir. Et je m'estonne pourquoy vous avez mesprisè celuy qui s'est offert il n'y a gueres, car la raison que vous en avez alleguéeGa naar voetnoot2) ne m'a pas semble assez valide. Cela n'eust il pas mieux valu que ces autres sallidas que vous vous proposez? Sed de his hactenus, ce sont vos affaires, et vous pouvez avoir des raisons pour en juger autrement.
Je suis bien aise de ce que vous dites que le Sieur de Zeelhem s'accommode si bien a son nouuel employGa naar voetnoot3). je voudrois scavoir quels aides on luy a donnè c'est a dire s'il a quelques commis un peu habiles. Je n'ose plus luy escrire scachant qu'il est trop occupè pour me faire response, et qu'il se peut passer facilement a cetheure de scavoir la maniere nouuelle de polir les verresGa naar voetnoot4). Je suis apres maintenant a faire travailler aux miroirs concaves pour avoir une lunette de 10 ou 12 pieds de l'invention angloise, dont l'effect doibt estre aussi grand que d'une lunette ordinaire de 80 ou 100 pieds si les essais que les Anglois disent avoir faits sont veritables.
Je felicite le Seigneur d'OirschotGa naar voetnoot5) de sa belle acquisition.
De vostre perruque curabitur. Michaut m'en a apportè mais elles n'estoient point a ma fantasie; tous ces gens sont de trompeurs et vous vendent de vieilles perruques et de racommodees pour de neuues quand on n'y prend pas garde de pres. Mon-