Oeuvres complètes. Tome VI. Correspondance 1666-1669
(1895)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1540.
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vostre arriuee a Paris. Maintenant layant apprinse Je ne puis m'empescher de la congratuler, et de vous temoigner la ioye que J'ay des auantages qui vous arriuent, et dapprendre que lon a enuie de vous engager a deployer pour le bien public et laduancement de la philosophie, ces magazins et minieres de scauoir dont vostre esprit est enrichi, me promettant que maintenant tous empeschemens estant ostez vous donnerez au iour toutes les belles pieces que vous auez desia toutes prestes. Je n'ay garde de blasmer vostre silence, scachant bien que vous me aimez, et qu'ou des employs importans ou des empeschemens insurmontables en sont les causes ordinaires. Toutesfois il ne faut pas que Je vous cele que vous ne me rendez pas mediocrement glorieux en me faisant des excuses, puisque cela me donne lieu de croire que vous me continuerez tousiours le bien du commerce que nous auons si long temps entretenu, aux occasions qui vous seront commodes, ne mettant pas en compte que vous permutez χρυσεὰ χαλϰειοῖς. Jl semble que vous ne comptez pour rien ce que vous auez fait dans l'affaire de Lunettes. Mais ce peu que vous m'en dites donne a nos Messieurs toute lenuie du monde den estre mieux informez, et esperent que vous leur communiquerez cette methode que vous auez inuentee pour tailler et polir les verres, comme aussi les experiences que vous ferez des derniers faits. Jl me fasche que vous n'auez point receu ma derniereGa naar voetnoot1), que Monsieur Oldenbourg vous a adressee dans son pacquet bien tost apres que vostre precedenteGa naar voetnoot2) m'estoit rendue. Mais comme il est si industrieux de faire prendre copie tant des vostres comme des miennes lors qu'elles luy passent par les mains ouuertes, il ma promis de vous en faire tenir les doubles tant de ma derniereGa naar voetnoot2) que de la sienne propreGa naar voetnoot3), dans lesquelles vous trouuerez toutes les choses que les vostres nous ont donne suiet de toucher. Et quant a lentretien de nostre correspondence en adressant vos lettres a Monsieur Oldenbourg, lequel Jay prié de les ouurir, si d'auanture Je ne suis pas sur le lieu, il se donnera la peine d'y faire responce et vous communiquer ce qui se passe dans la Societé. Et lors qu'elles me seront rendues, Je ne manqueray pas a lordinaire, dy faire aussi responce. En diferant la presente Je pensois receuoir l'Horologe que vous m'auez enuoye, deuant que de vous escrire. Mais iusqu'icy les Hardes de Madame d'ArlintonGa naar voetnoot4) | |
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n'estant pas arriuees de flandres Je n'en ay point eu autres nouuelles que ce que vous men auez mandé. Cependant J'ay prié un amy d'auoir soin de me la faire tenir aussi tost que la Barque arriuera. Faites moy tousiours sçauoir par quelle main Je vous feray tenir ce que J'en doibs payer. Dans un iour ou deux Je fais estat de commencer un voyage pour 3. ou 4. semaines vers le païs de Galles, pour y voir quelques Mines de plomb qui contient de l'Argent. Je serois aise d'auoir de vos nouuelles a mon retour. Cependant souuenez vous qu ame viuante n'est plus que moy
Monsieur
Vostre fidelle et affectionné seruiteur R. Moray.
A Monsieur Monsieur Christian Hugens de Zulichem A paris. |
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